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Comme chaque année, les membres de la rédaction de Spin-off vous proposent leurs sélections personnelles des meilleures séries diffusées en 2020. En cette année particulière, ce qui ressort particulièrement, c'est que nous avons tous eu un peu de mal à vous concocter notre top annuel, on s'est malgré tout atteler à la tâche. De celui-ci, on retient principalement que quelques séries ont retenu l'attention avec 3 citations pour Baron Noir, The Mandalorian, The Boys. Better Call Saul trône quant à elle sur le classement de trois membres de la rédaction, malgré cela on peut également faire le constat qu'aucune série ne s'est particulièrement démarquée de nos listes.
Sabbia69 (membre depuis 2010)
Curieux phénomène que de décrire un top sériel en cette année si particulière. La crise sanitaire m’a en effet donné envie de relire Gilles Lipovetsky qui décrivait la condition de l’homme post-moderne comme engluée dans « l’ère du vide ». Selon le sociologue français, on vit désormais « ici et maintenant », sans idéal ni désespoir, dans une sorte d’« apathie frivole » que la consommation et les loisirs entretiennent en permanence, indépendamment de tout contexte de crise économique ou sociale. L’intérêt particulier a pris la forme du principe de plaisir, et la culture celle d’une expérience variée, « personnalisée », de la jouissance. Sur le plan culturel, à l’image d’une société ouverte aux Ego les plus disparates, l’art et la culture postmoderne se définissent par un vaste « processus de melting pot » : la coexistence aussi pacifique que possible de tous les contraires. Comme il l’écrit, « l’éclectisme devient la tendance naturelle d’une culture libre de ses choix ». Comment ne pas lui donner raison : la Peak TV a multiplié les canaux, les formats et fait se concilier des cultures très hétérogènes au sein de media globaux et donc universalisables.
Pour autant, cette ère du vide se caractérise aussi par une ère du « trop plein ». Un sentiment d’épuisement culturel se combinant à l’incapacité physique et mentale de découvrir le champ des possibles. Cette atomisation des produits culturels que sont les séries TV aboutit alors à l’impossibilité d’un récit narratif commun : rares sont ceux qui regardent les mêmes séries, au même moment. Le sentiment, presque inéluctable désormais, de « passer à côté » d’œuvres intéressantes se combine avec une forme de conservatisme, incitant à terminer les œuvres déjà achevées ou à se reporter sur des classiques pas encore vus. Le top proposé est donc nécessairement partiel et partial.
5. Kidding (Showtime), saison 2 : Une œuvre intimiste et singulière mettant en scène le génie tragi-comique de Jim Carrey que je n’avais pas vu aussi bon depuis « Man on the Moon ».
4. The Last Dance (ESPN), saison 1 (documentaire) : Un documentaire sans doute générationnel, très bien documenté même si par moments trop hagiographique, sur l’un des plus grands sportifs du XXè siècle.
3. Baron Noir (Canal +), saison 3 : Une série très intelligente sur le pouvoir politique qui a su se recentrer après une saison 2 en demi-teinte.
2. The Plot Against America (HBO), mini-série : La grande force du récit de Roth est sa capacité universalisante. En tous temps et tous lieux, il est facile de comprendre que « le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête immonde ». Remarquablement interprétée, la série renvoie à des temps que l’on souhaiterait lointains, mais qui, malheureusement, sont parfois d’une sordide actualité.
1. Better Call Saul (AMC), saison 5 : D’une impressionnante maîtrise narrative, la série a pris une ampleur proche de sa génitrice. On attend forcément avec impatience la dernière saison de qui sera à n’en pas douter une série marquante des dix dernières années.
Chauff (membre depuis 2013)
Je sens que je vais faire dans l’originalité : pas facile facile de parler de cette année série, hein. J’en ai regardé nettement moins que d’habitude, leur privilégiant d’autres activités (comme la panique et le jeu de société), et en reprenant ma liste j’ai l’impression que janvier 2020 était il y a bien deux-trois ans. Il y aura sûrement des thèses à écrire sur l’impact de la pandémie sur les séries ; de mon côté, j’ai l’impression d’avoir eu plus de mal à regarder ce qui pouvait évoquer une vie normale, privilégiant davantage la SF et la fiction historique.
Better Call Saul est pour moi le succès indiscutable de cette année, avec une montée en puissance de plus en plus fascinante qui approche des meilleurs moments de sa grande sœur Breaking Bad. La convergence approche, les “nouveaux” personnages sont de plus en plus intéressants et les derniers épisodes de cette saison sont d’une intensité totalement jouissive.
Pas mal de comédies plus ou moins sombres se terminaient cette année, et elles ont réussi leur départ : BoJack Horseman aura été une expérience enthousiasmante, infiniment plus profonde qu’on aurait pu le croire au départ, et son pénultième épisode est l’un des grands faits d’arme de l’année ; s’il y a bien quelque chose à regarder sur Netflix, c’est BoJack. On pourrait dire la même chose de The Good Place, qui aura été un bijou d’intelligence et d’humanité, bien dissimulé sous des abords de comédie gentillette. Kidding enfin était beau, mais triste, mais barré, mais plein d’espoir, et c’est définitivement à voir, même si j’aurais bien vu la série durer un tout petit peu plus. Comédies toujours : c’est sans doute l’année ou jamais pour glisser Inside No. 9 dans mon top, pour l’ensemble de son œuvre et pour une nouvelle fournée globalement réussie de ce recueil de nouvelles toujours très surprenantes et innovantes. J’y remets également avec plaisir What We Do in the Shadows, cette coloc de vampires totalement hors de leur temps étant définitivement la série qui me fait le plus rire en ce moment.
Le quatrième opus de Fargo a sans doute moins plu que ses prédécesseurs, mais ça reste drôlement bien. The Mandalorian, c’est pas la série avec le plus de fond mais c’est cool, c’est Star Wars et c’est joli. J’ai hésité à mentionner The Expanse - un peu l’anti Star Wars à bien des égards d’ailleurs, à cheval sur 2020 et 2021 ; disons que le dernier épisode que j’ai vu en 2020 est un sacré choc, et que cette série ravira ceux qui aiment l’espace et la politique. Politique enfin : Baron Noir a tiré sa révérence, et Baron Noir c’est nettement mieux que la réalité.
1. Better Call Saul (AMC), saison 5
2. BoJack Horseman (Netflix), saison 6
3. Kidding (Showtime), saison 2
4. The Good Place (NBC), saison 4
5. Inside No. 9 (BBC Two), saison 5
6. What We Do in the Shadows (FX), saison 2
7. Fargo (FX), saison 4
8. The Mandalorian (Disney+), saison 2
9. The Expanse (Amazon), saison 5
10. Baron Noir (Canal +), saison 3
Vic24 (membre depuis 2010)
Faire un bilan sériel de l'année 2020 fut un exercice relativement compliqué. Tout d'abord aucune série diffusée cette année n'a véritablement réussi à m'emporter comme tant d'autres ont pu le faire ces dernières années. D'ailleurs ce n'est même pas une série au sens propre du terme, mais une docu-série sur la politique migratoire qui m'a le plus touchée cette année (je ne peux que vous conseillez Immigration Nation qui dessine avec beaucoup de finesse le portrait de migrants tout en documentant avec brio les plans machiavéliques de l'administration Trump pour contrôler le flux migratoire aux Etats-Unis). Deuxièmement, le confinement n'a paradoxalement pas eu un effet démultiplicateur sur mon temps de visionnage de séries. Je n'ai jamais été un adepte du bingewatching et même ma plus grande disponibilité en terme de temps ne m'a pas fait succomber à la tentation. En effet, le fait d'avoir moins de rapport sociaux, moins de vie personnelle a eu un impact relativement dissuasif sur mon envie d'entrer dans de nouveaux univers fictionnels. Quand le monde est à l'arrêt ce que raconte les séries sur celui-ci est moins puissant, les séries ont en effet besoin de vie pour que leurs propos soit pertinents.
Un autre phénomène qui ne fait que se confirmer chaque année en parallèle de la suprématie de plus en plus patente des serveurs de streaming, c'est la réduction du nombre d'épisodes par saison. A première vue, c'est une bonne chose, moins d'épisodes, c'est moins de remplissage, ça permet d'aller plus vite au cœur de la résolution des intrigues (encore plus lorsqu'on parle de séries limitées). Cependant je dois avouer que les formats avec plus d'épisodes me manquent (avoir plus de 10 épisodes chaque année est aujourd'hui de moins en moins commun pour les fictions de qualité) car malgré ses nombreux défauts, c'est souvent grâce à des saisons plus fournis que l'on peut vraiment développer ses intrigues et s'attacher réellement à ses personnages. C'est d'ailleurs selon moi la plus-value essentielle qu'apporte les séries sur le cinéma. Or combien de fois, ces derniers temps ai-je vu cette confusion de médium porter préjudice à la trame sérielle ?
Face à ce constat, j'ai pour la première fois, l'année dernière, eu la volonté de me replonger dans des séries qui m'avaient marqué par le passé. Je pense d'ailleurs que le fait d'avoir finalement pris le temps de revoir, The Wire, Six Feet Under ou Buffy the Vampire Slayer (entre autres) est ce qui a véritablement caractérisé mon année 2020 en terme de séries. L'expérience de revisionnage fut un réel plaisir, on ne perçoit en effet pas une œuvre de la même manière à 17/18 ans qu'à 25 et la maturité que j'ai engrangé m'a permis de poser un regard nouveau sur des séries qui ont eu un effet déterminant sur ma sériephilie et qui continue de l'avoir aujourd'hui.
En ce qui concerne l'année 2020, je retiens, une fois n'est pas coutume deux séries françaises. Baron Noir a réussi sa sortie grâce à une troisième saison maîtrisée, particulièrement juste et intéressante dans la description du politique (débat sur la présidentialisation de la Vème République, danger d'un candidat populiste au second tour des élections présidentielles). Dans un style diamétralement opposé, Validé a réussi à me tenir en haleine grâce à une intrigue particulièrement bien menée au niveau du rythme et qui m'a notamment rappelé les meilleurs moments d'Entourage, même si la subtilité n'est pas toujours au rendez-vous. Gros coup de cœur également pour Antidisturbios qui représente l'antithèse des lieux communs que l'on tient généralement aux séries espagnoles. Sublimée par la réalisation de Rodrigo Sorogoyen, elle met en place un récit sobre, efficace et méticuleux qui fait la part belle aux policiers d'une brigade anti-émeute de Madrid après une intervention litigieuse. Côté comédie, je retiens Ted Lasso alors que je m'attendais à une farce sans subtilité sur le football, je suis totalement tombé sur le charme de la bienveillance portée par les auteurs à leurs personnages. Une bonne comédie est une comédie qui arrive à dépasser les stéréotypes posés à ses débuts et la première saison de Ted Lasso y arrive aisément, en utilisant en prime intelligemment le cadre d'une équipe de football pour faire passer ses messages qui vont bien au-delà du sport. Je conclus en mettant en valeur le travail toujours constant et régulier de Michelle et Robert King avec Evil et la quatrième saison de The Good Fight ainsi que de David Simon avec The Plot Against America.
- Immigration Nation (Netflix), saison 1 (documentaire)
- The Good Fight (CBS All Access), saison 4
- Antidisturbios (Moviestar+), saison 1
- The Plot Against America (HBO), saison 1
- Validé (Canal +), saison 1
- Baron Noir (Canal +), saison 3
- Ted Lasso (Apple TV+), saison 1
- The Boys (Amazon), saison 2
- Search Party (HBO Max), saison 3
- Evil (CBS), saison 1
- Feel Good (Netflix), saison 1
- Mrs. America (FX), saison 1
Godzi (membre depuis 2007)
SomethingBlue (membre depuis 2011)
Zaker (membre depuis 2014)
1. The Crown (Netflix), saison 4
2. The Boys (Amazon), saison 2
3. Dark (Netflix), saison 3
4. The Queen's Gambit (Netflix), saison 1
5. How to Get Away With Murder (ABC), saison 6
6. Unorthodox (Netflix), saison 1
7. His Dark Materials (BBC One), saison 2
8. Gangs of London (Sky Atlantic), saison 1
9. The Mandalorian (Disney+), saison 2
10. Kingdom (Netflix), saison 2
11. This Is Us (NBC), saison 4
12. The Third Day (HBO), saison 1
13. Sex Education (Netflix), saison 2
14. Ted Lasso (Apple TV+), saison 1
15. Normal People (BBC Three/Hulu), saison 1
Et une mention particulière pour la mini-série documentaire The Last Dance (ESPN).
Performances de l’année sans ordre défini :
· Le casting de The Crown (Olivia Colman/Gillian Anderson/Emma Corrin en tête)
· Anya Taylor-Joy (The Queen’s Gambit)
· Viola Davis (How To Get Away With Murder)
· Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal (Normal People)
· Jason Sudeikis (Ted Lasso)
· Shira Haas (Unorthodox)
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Date : 23/02/2021 à 20:30 Auteur : Victor Cotelle Tags : meilleures séries en 2020 rédaction spin-off better call saul baron noir the crown the mandalorian Fiche série : Better Call Saul, Baron Noir, The Crown, The Boys (2019), The Mandalorian Catégorie : Spin-Off Sous-Catégorie : Dossier |
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