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Certes, l'année 2018 est déjà loin et vous êtes surement dès à présent projetés sur les nouveautés ou les retours qui envahissent perpétuellement vos écrans. Il semble en effet qu'il y ait toujours une nouveauté à voir peu importe le moment de l'année; rester à jour sur un paysage sériel toujours plus ample ne s'accorde donc pas forcément à regarder dans le rétroviseur. Cette approche est pourtant salutaire afin de réellement rendre compte de la richesse de la série en tant que forme artistique. Si vous n'avez pas forcément l'envie ou le temps de vous intéressez à la longue histoire du médium qui nous passionne, commencez donc à vous interrogez sur l'année 2018. On vous aide pour cela avec les recommandations des membres de la rédaction de Spin-Off sur ce qu'il ne fallait pas manquer l'année dernière.
Sabbia69 (membre depuis 2010) :
10. Legion (FX), saison 2
A force de complexifier le récit, Noah Hawley se trouve sur une ligne de crête : celui de perdre le fil et de devenir nombriliste. Les immenses qualités formelles de la série mériteraient sans doute de retrouver de l’épure, sous peine d’un grand gâchis…
9. The Little Drummer Girl (AMC), mini-série
Une adaptation de John Le Carré par Park Chan-Wook, forcément, ça attire l’œil. Par-delà la maestria technique de ses plans (surtout dans la première partie de l’intrigue), le récit reste étonnamment classique et finalement un poil décevant, malgré la performance étonnante de Florence Pugh, subtilement ambigüe.
8. I'm Dying Up Here (Showtime), saison 2
Injustement boudée par le public, la série s’achève sur cette deuxième saison qui derrière une myriade de personnages sympathiques en dit beaucoup sur l’Amérique et la manière dont elle s’est construite dans les années 70.
7. Narcos: Mexico (Netflix), saison 1
C’est comme Narcos mais sans son personnage charismatique. Ni moins bien, ni mieux. Différent. Ou pas.
6. The Handmaid's Tale (Hulu), saison 2
De manière sans doute un peu surprenante, j’ai davantage été séduit par le cadre de cette saison 2, sans pour autant faire partie des laudateurs de la série. Il faut bien avouer que malgré des performances d’actrices assez exceptionnelles, la série s’épuise dans le récit intra-personnel alors que son propos, extrêmement fort, est largement ailleurs.
5. Hippocrate (Canal +), saison 1
Chaque année, une série française arrive à se glisser dans mon top. Et Hippocrate ne déroge pas à la règle de celles qui me prennent aux tripes : les introspections sociétales de nos maux, nos contradictions internes, nos regards bienveillants sur ce qui fait de nous une communauté nationale. Le service public de la santé fait partie de ce socle et comment ne pas reconnaître au casting, parfait, et à Thomas Lilti, de savoir de quoi ils parlent…
4. Atlanta (FX), saison 2
Peut-être plus intellectualisée que la première saison, moins spontanée, Atlanta reste un bijou d’écriture.
3. Kidding (Showtime), saison 1
Michel Gondry + Jim Carrey, pour toute une génération = Eternal Sunshine of the Spotless Mind. On n’y est pas encore. Mais qu’est-ce que c’est fin, subtil, drôle. Qu’est-ce que Carrey est un acteur génial quand il le veut…
2. Better Call Saul (AMC), saison 4
Comme le bon vin, la série semble arriver à maturité, à mesure que l’on approche de l’intrigue de Breaking Bad. Comme dirait son personnage principal, it’s all good man…
1. The Americans (FX), saison 6
Souvent constante dans sa qualité, la série n’avait, de mon point de vue, jamais atteint une telle intensité narrative. Poignante, envoûtante et portée par une interprétation exceptionnelle.
Bonus : diffusée en 2018 sur nos ondes, Three Girls est une mini-série en trois épisodes, issue d’une histoire vraie sur un gigantesque réseau de prostitution adolescente outre-manche. D’une grande justesse, sans jamais tomber dans le misérabilisme social, la série mérite une audience plus forte que celle qu’elle a connu sur ce site.
Vic24 (membre depuis 2010) :
Cela fait désormais 12 ans que je regarde des séries quotidiennement et je me questionnais récemment sur la vitesse à laquelle le médium a évolué en si peu de temps. Les séries qui disposent de 22 épisodes par saison sont désormais minoritaires, les audiences live+day qui étaient autrefois l'instrument principal pour scruter le succès d'une série n'ont aujourd'hui que peu d'intérêt (et les principaux médias américains se contentent désormais d'un récapitulatif hebdomadaire des audiences en Live+3 ou +7). Les pépites sérielles peuvent désormais provenir de plateformes dont vous ne connaissez même pas l'existence (Facebook Watch) tandis que les traditionnels networks américains (NBC, Fox, CBS et ABC) auront sûrement du mal à rassasier votre appétit sériel. Leurs propositions sérielles sont, en effet, souvent coincées dans un prisme désormais dépassé et la presse vous parlera bien plus volontairement de la dernière nouveauté Netflix.
Passées ces considérations générales, cette année sérielle a brillé par la manière dont elle a su retranscrire des récits riches, poignants et surprenants. La seconde saison d'Atlanta répond ainsi à tous ces critères avec un équilibre d'orfèvre entre brillante critique sociale et justesse du timing comique tout cela en réaffirmant avec brio l'essence même de la construction épisodique. La majorité des séries Netflix me laisse, en effet, indifférente, car la notion d'épisode à tendance à perdre de son importance au profit de récits qui s'englue sur 8 à 10 heures de contenu sans que l'on puisse réellement différencier les épisodes (l'un des effets pervers de cette mode du "long-film" qui vampirise les créations sérielles).
Malgré cela, plusieurs séries ont su m'enthousiasmer, car la plus grande liberté donnée aux showrunners a également permis la production d’œuvres qui n'aurait jamais pu exister auparavant. Sharp Objects n’aurait pu être qu’une énième anthologie policière si elle n’avait pas été portée par un trio d’actrices remarquable et un parti pris esthétique hypnotisant de la part de Jean-Marc Vallée. Crazy Ex-Girlfriend est absolument irrésistible lorsqu’elle explore avec audace ses éléments intertextuels dans des intrigue criantes de vérité et d'autodérision. My Brilliant Friend est une adaptation parfaitement réussite du premier roman éponyme d'Elena Ferrante tandis que la seconde saison de The Good Fight est une satire juridico-politique particulièrement efficace (notamment quand, elle s’intéresse à l’administration américaine avec par exemple l'épisode sur ICE).
Au sein de ce nouveau paradigme sériel, un des phénomènes qui m'a le plus intrigué est le renouveau du drama dans un format 25-30 minutes (qui renvoie aux anthologies de la fin des années 50 comme The Twilight Zone). L'héritage sériel façonné par les networks nous a en effet habitué à une construction binaire, qui détermine qu’un format 20 minutes doit nécessairement faire rire tandis qu’un épisode de 45 minutes ou plus doit contenir des éléments dramatiques. Si le câble avait déjà contribué à l'évolution de cette structure grâce au développement des dramédies, l’essor des plateformes de streaming semble avoir définitivement remis en question cet ancien dogme notamment forgé par la nécessité d'interruptions publicitaires (une contrainte désuète pour un sériephile contemporain). Deux nouveautés dramatiques d'un format de 30 minutes sont ainsi à retenir. Sorry For Your Loss, particulièrement juste dans sa manière d'aborder le deuil et Homecoming qui nous a gratifié d’une première saison à couper le souffle. Passée légèrement en dessous des radars sériels, la dernière création de Sam Esmail est en effet une réussite absolue disposant d’un récit aussi bien ficelé qu’habilement mis en scène (chaque épisode contenant son lot de trouvailles visuelles détonantes).
1. Atlanta (FX), saison 2
2. Homecoming (Amazon), saison 1
3. Sharp Objects (HBO), saison 1
4. Crazy Ex-Girlfriend (The CW), saison 4
5. Sorry For Your Loss (Facebook Watch), saison 1
6. My Brilliant Friend (HBO/Rai), saison 1
7. The Good Fight (CBS All Access), saison 2
8. The Handmaid's Tale (Hulu), saison 2
9. The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon), saison 2
10. BoJack Horseman (Netflix), saison 5
SomethingBlue (membre depuis 2011)
10. GLOW (Netflix), saison 2
Les Glorious Ladies of Wrestling n’auraient jamais pu faire leur apparition dans ce top, notamment parce-que son propos initial n’était pas le faire-venir idéal. Ne connaissant rien du monde de la lutte, je n’étais a priori pas le public de cette série signée Netflix. Néanmoins, j’étais curieux de découvrir un univers méconnu et une fois n’étant pas coutume, je n’ai pas été déçu. Après une première saison solide, la saison 2 poursuit sa course et reprend avec la diffusion du premier épisode de la série GLOW, le projet sur lequel les filles avaient travaillé avec ardeur en saison 1. Malgré tout, la route vers le succès est semée d’embûches. Son casting très varié tente de s’affranchir des dictats liés au corps féminin faisant de GLOW un projet doublement féministe, à la fois dans la série de Netflix mais aussi dans la série fictive en son sein. Dans une certaine mesure, ces femmes se battent sur le ring à la fois contre leur adversaire mais également contre la domination masculine qui les écrase. Au final, la série permet de mettre en scène des femmes unies et libérées qui se battent pour leurs idées. En outre, l’écriture est amusante, bien ficelée et prenante.
9. Chilling Adventures of Sabrina (Netflix), saison 1
Si je garde le vague souvenir d’avoir vu quelques épisodes de la comédie d’ABC, Sabrina, the Teenage Witch, je n’ai au contraire jamais lu les comics qui ont vu naitre le personnage de Sabrina Spellman. Dans cette version signée Netflix, j’ai été surpris de voir à quel point ce teen-drama a dès le début pris une orientation assez sombre voire glauque (mais dans le bon sens, à l’inverse de sa cousine l’horripilante Riverdale). Ce sombre assumé est contrebalancé par une dimension davantage légère qui emprunte les codes teen avec une note d’humour bienvenue. Sur les dix premiers épisodes de la série, on semble éviter les erreurs de l’honteuse cousine avec des intrigues qui tiennent bien la route, rappelant les séries de notre jeunesse où Buffy et les sœurs Halliwell berçaient notre quotidien. En évoquant cette dernière, le choix de présenter des sorcières dont la magie est issue du diable est vraiment intéressant. Le satanisme est légion, l’occulte éminemment sombre. La sorcellerie renoue avec ses origines : une diabolisation du corps féminin. Si la série arrive à conserver sa noirceur et sa fraicheur, de belles choses pourraient être proposées par la suite.
8. Grace and Frankie (Netflix), saison 4
Dans sa quatrième saison, Grace and Frankie continue à traiter avec humour l’avancée en âge, tout en proposant des scènes à la fois cocasses, drôles et touchantes. Les deux actrices principales excellent dans leur rôle respectif. Chaque année, je suis content de retrouver ces deux acolytes follement drôles pour quelques épisodes supplémentaires. Le sujet de la série, suffisamment rare pour être relevé, constitue une sorte de bulle hors du temps. Arrivé à l’âge adulte et désormais conscient du vieillissement progressif de nos parents, je prends beaucoup de plaisir à comprendre le vieillissement et les divers stéréotypes associés, pour changer de regard sur l’âge. Chaque thématique est généralement contrebalancée par le point de vue des plus jeunes qui prennent peu à peu la place de parents et assument une partie des décisions pour leurs ainés : ils ont peur pour leur vie, peur de les laisser vivre en solo… la série traite avec beaucoup de justesse ces sujets difficiles. À la fin de la saison, les deux amies reprennent en main leur vie et leurs décisions, réintégrant leur place de parents tout en assumant les risques liés à leurs choix. Chaque année, Grace and Frankie est une ode à la vie.
7. La Casa de las Flores (Netflix), saison 1
Dès ses premières scènes, je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle avec les prémisses de Desperate Housewives : une femme se suicide, provoquant un raz-de-marée autour d’elle et devenant par la même occasion la narratrice de la série. Bien évidemment, le parallèle s’arrête sur l’utilisation de cette narratrice d’outre-tombe, quoi que…? Ce guilty pleasure se dévore sans retenue, les intrigues sont bien orchestrées, tous les éléments stars du soap sont réunis : romance, drama, tromperie… Globalement, tout le traitement de la scène homosexuelle à travers la relation Julian / Diego, mais également transgenre via l’ex-mari de Pauuuuuulinaaaaaa apporte de belles scènes. Si cette dimension reste pas mal en retrait, elle pourrait davantage s’exprimer en saison 2. Au regard des autres personnages, la mère control freak propose une évolution pas des plus déplaisantes, et si elle est obsédée par l’image de sa boutique de fleur et par cascade de celle de ses proches, elle apprend peu à peu à intégrer les « failles» de sa famille imparfaite dans son quotidien mouvementé. Sa brève activité de dealeuse est d’ailleurs très drôle, venant achever un peu plus son image lisse de femme bien rangée. Les deux sœurs, Paulina et Elena s’en sortent également très bien, avec un gros plus sur la première, qui joue un véritable rôle pilier au sein de la famille.
6. Dix pour cent (France 2), saison 3
Depuis la fin de Fais pas ci, fais pas ça, le paysage série français me semblait bien vide. C’était sans compter sur la découverte de l’excellente Dix pour cent en 2017. Portée par un casting de choix qui comprend entre autres la divine Camille Cottin, la série nous plonge dans l’univers des agents d’acteurs, secteur qui m’était très méconnu — si on omet le personnage d’Estelle dans Friends, bien entendu. Dans ce monde de requins, tous les coups sont permis et les enjeux semblent toujours être une question de vie ou de mort, mais aussi et surtout de réputation. Les liens entre les personnages sont un aspect essentiel de la série, notamment la relation Andrea /Gabriel ou encore entre Arlette et à peu près tous les autres. Dans cette troisième saison, qui renoue davantage avec le cœur de la série (peut-être un peu perdu en saison 2), j’ai beaucoup apprécié l’intrigue portée par le duo Andrea / Gabriel et leur grand projet (vite avorté), mais surtout le coup porté par Matthias dans l’affaire du contrat d’Isabelle Huppert avec les Américains qui trouvera sa résolution dans le final. Malgré tout, comme beaucoup je regrette une saison trop courte à la vue de ses ambitions scénaristiques : tout est finalement très vite résolu et semble avoir été insignifiant dans la vie des personnages. Les idées lancées en saison 3 auraient mérité une plus longue exposition ou à défaut auraient dû être réparties sur deux saisons.
5. Santa Clarita Diet (Netflix), saison 2
Voilà un exemple de série qui s’est véritablement révélée en saison 2. Après une bonne première salve d’épisodes qui avait su poser des bases solides pour la suite, l’étau s’est vraiment resserré cette année et les enjeux sont devenus plus important que jamais. La saison s’ouvre là ou la précédente s’était terminée, avec une Sheila contenue dans le sous-sol de la maison familiale. Alors que la mythologie de la série continue à se construire à une vitesse folle, le couple Joel / Sheila fait face à tout un tas de situations périlleuses qui mettent en péril leur lourd secret. Du côté de l’enquête de police qui les incrimine lourdement, cette dernière progresse et tous deux craignent pour leur futur et celui de leur fille unique. La saison se clôture sur une scène à mourir de rire qui annonce du très bon pour la troisième saison attendue cette année.
4. Dear White People (Netflix), saison 2
Malgré son bad buzz lors de son lancement en 2017, Dear White People s’est avérée une excellente série qui n’a pas peur de porter des messages forts. Après une saison 1 très solide qui avait su me charmer à la fois à travers son propos mais aussi sa narration très soignée, la saison 2 explore davantage son sujet initial et continue à s’emparer de thématiques complexes traitées avec une grande justesse, on notera par exemple la grossesse non-désirée de Coco ou encore le cyber-bullying subit par Sam. Cette année, la série semble avoir véritablement trouvé sa voix et n’a définitivement pas peur de s’en servir, proposant un résultat d’une grande qualité qui se savoure avec plaisir. Avec finesse, l’écriture est délibérément en phase avec son époque et en propose une critique amère de la société, tout en cherchant sans cesse à ouvrir le dialogue sans jamais tomber dans une forme de pathos douteux. On se prend d’affection pour ces personnages attachants qui naviguent dans les eaux troubles de nos sociétés. En bref, une excellente série qui ravira les plus sceptiques.
3. BoJack Horseman (Netflix), saison 5
Si Bojack me faisait de l’œil depuis l’arrivée de Netflix en France en 2015, c’est seulement en 2018 que j’ai franchi le pas, à mon grand bonheur. Suite à des premiers épisodes intéressants mais en demi-teinte, BoJack Horseman s’est véritablement révélée en fin de saison 1 pour ensuite gagner en puissance saison après saison. Ce qui m’a tout de suite plu, outre les choix créatifs, c’est le lien entre les épisodes. Comme dans une série « traditionnelle » live-action, les choix des personnages et leurs aventures ont des répercussions sur la suite des épisodes. Ce procédé permet en outre d’offrir aux personnages la possibilité d’évoluer, de grandir et d’apprendre de leurs expériences. C’est d’ailleurs à cet égard que la série est particulièrement brillante : le traitement de ses personnages et leur évolution au fil des saisons, ce qui s’est encore une fois ressenti en saison 5. Cette année, beaucoup de cartes ont été redistribuées, laissant entrevoir des intrigues toujours plus passionnantes pour la suite. Plus que jamais, Bojack flirte avec ses démons tout en jonglant entre phases schizophréniques et réelle évolution, comme s’il commençait enfin à atteindre l’issue du tunnel boueux dans lequel ils s’est embourbé depuis la fin d’Horsin Around. Diane propose de son côté de belles histoires depuis son changement radical de vie, son personnage fait un bond intéressant dans un nouveau chapitre assez chaotique mais aux enjeux intrigants.
2. One Day at a Time (Netflix), saison 2
Après une première saison très prenante, One Day at a Time a récidivé en 2018 en nous proposant une nouvelle salve d’épisodes résolument contemporaine, à la fois solide, touchante et très drôle. Maniant avec brio l’art du dire en finesse, la série a su me marquer à travers ses dialogues forts, ses thématiques sensibles et le traitement de ses personnages. Avec une finesse incroyable, la comédie se veut une ouverture à la conversation, une invitation à la tolérance, jonglant avec une folle dextérité entre passages d’humour et de drame. Si son titre kitch aurait pu laisser entrevoir une énième série familiale feel good et moralisatrice à souhait, il n’en est finalement rien. Les personnages, loin d’être lisses, sont un appel à la réflexion, aussi complexes que réels. On s’identifie sans grand mal à cette famille intergénérationnelle, on vit avec eux leurs joies et leurs malheurs. Les situations rappellent du vécu, leurs problèmes sont les nôtres et nous interpellent. Le final de la saison 2 nous montre à quel point nous avons pu nous attacher à cette belle famille, dénotant de l’importance de chaque personnage dans l’équilibre de la série. En somme, une comédie à découvrir d’urgence !
1. Pose (FX), saison 1
Meilleure nouveauté série de 2018, Pose s’est imposée comme une véritable révélation, traitant d’un sujet assez inédit, dans l’héritage des balls, Paris is Burning et Rupaul’s Drag Race. Si j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer cette dernière dans un article précédent, je me devais de la glisser ici. Je ne peux que vous recommander de vous laisser tenter par cette pépite, à la fois bien écrite, réalisée et interprétée… vous allez suivre avec beaucoup de plaisir le quotidien souvent mouvementé des divers personnages, tous plus intéressants les uns que les autres. Un must-see.
Performances d’acteurs/actrice cette année :
1. Mj Rodriguez (Pose)
2. Billy Porter (Pose)
3. Justina Machado (One Day at a Time)
4. Isabella Gomez (One Day at a Time)
5. Camille Cottin (Dix pour cent)
6. Drew Barrymore (Santa Clarita Diet)
7. Lily Tomlin (Grace & Frankie)
8. Will Arnett (Bojack Horseman)
9. Kiernan Shipka (The Chilling Adventures of Sabrina)
10. Cecilia Suarez (La Casa de las Flores)
Zaker (membre depuis 2014)
Une nouvelle année s'achève et l'offre sérielle continue de grandir en battant à nouveau un record de séries diffusées sur une année. Pour ma part mon appétit de sériephile a bien diminué cette année me laissant alors avec une sélection plus limitée. Commençons d'abord par l'excellente The Americans qui a le mérite de sortir par la grande porte avec une saison 6 maîtrisée et un final déchirant. La série s'est imposée discrètement parmi les grandes, et quel plaisir de la voir enfin récompensée par un Golden Globe de la meilleure série dramatique et un Emmy du meilleur acteur. En seconde position, The Handmaid's Tale continue sur sa lancée et délivre une deuxième salve réussite et prenante, conservant ses acquis tout en prenant des risques. La série parvient ainsi à avancer en évitant habilement le piège de la répétition.
Très peu suivie et pourtant réussie, Humans a su nous tenir en haleine avec une saison 3 différente mais convaincante en de nombreux points. Son propos évolue de façon intéressante et une saison supplémentaire serait la bienvenue. Viennent ensuite mes deux coups de cœur de cette année avec Bodyguard et Killing Eve qui ne sont pas passées inaperçues puisqu'elles ont toutes deux été récompensées aux Golden Globes pour la performance de leur acteur/actrice principal/e. La première portée par Richard Madden est un thriller politique haletant et divertissant. La seconde est un thriller d'espionnage écrit par Phoebe Waller-Bridge, portée par l’excellent duo Sandra Oh/Jodie Comer. La série se démarque par deux personnages forts et une ambiance qui lui est propre. Elle reprend les codes classiques du genre tout en y incorporant une bonne dose d'humour, ce qui donne un ensemble frais et très efficace. Toujours avec la qualité qu'on lui connait, How to Get Away With Murder ne déçoit pas et continue à surprendre et à divertir.
Malgré son annulation surprise, Daredevil confirme une nouvelle fois qu’elle est une des meilleures séries de super-héros Marvel, et se finit donc sur une bonne note sans pour autant être éclatante. Du côté de son grand rival DC, la nouvelle série Titans est prometteuse. Elle possède en effet un bon potentiel, notamment après une première saison introductive qui prend le temps de mettre en place son univers et la formation du groupe. Bien que celle-ci ait été raccourcie et qu'elle se soit achevée sur un season finale qui n'en a pas l'allure, elle possède des qualités indéniables : Un univers sombre, mature et violent (Bien loin de ces camarades de la CW), un casting qui tient la route et des effets spéciaux plus que corrects. Pour sa seconde saison, Westworld reste intéressante mais déçoit parfois par sa complexité accrue et quelques longueurs malgré une belle mise en scène et des décors somptueux. Bien qu'on ait pu émettre des doutes sur une saison 2, 13 Reasons Why s'en sort bien, dans la continuité de la première saison, en étant bien différente mais pas inintéressante. Une saison 3 me semblerait cependant de trop.
1. The Americans (FX), saison 6
2. The Handmaid's Tale (Hulu), saison 2
3. Humans (Channel 4), saison 3
4. Bodyguard (BBC One), saison 1
5. Killing Eve (BBC America), saison 1
6. How to Get Away With Murder (ABC), saison 5
7. Daredevil (Netflix), saison 3
8. Titans (DC Universe), saison 1
9. Westworld (HBO), saison 2
10. 13 Reasons Why (Netflix), saison 2
Performances d’acteurs/actrice cette année :
Keri Russell et Matthew Rhys (The Americans)
Sandra Oh et Jodie Comer (Killing Eve)
Elisabeth Moss (The Handmaid’s Tale)
Richard Madden (Bodyguard)
Chauff (membre depuis 2013)
Il n’est pas si évident à faire, ce bilan sériel de l’année 2018 : d’un côté, et c’est plutôt rare, aucune série n’a été un vrai choc, un numéro 1 incontesté. Mais de l’autre, une bonne dizaine sont d’excellente facture et forment un peloton à la fois homogène et très différent. Pas si évident, non.
Mais il faut bien trancher, alors tranchons : Atlanta. Cette saison 2, cette « Robbin’ season », est un petit bijou conceptuel, bourrée de moments aussi glorieux que déconcertants : entre la terrible demeure du terrifiant Teddy Perkins et la banalité d’un crocodile retranché, entre une longue fuite dans les bois et la peur d’être l’enfant débusqué… En fait, si, elle fait un très beau numéro 1, cette Atlanta.
J’ai découvert The Expanse cette année, à la faveur d’un joli bouche à oreille et en dépit d’a priori pas toujours favorables à Syfy. Et pourtant, The Expanse est une très grande série de science-fiction, et s’avère à la hauteur de ses ambitions : très, très belle, hyper réaliste d’un point de vue technique, avec des personnages plein d’épaisseur et des enjeux élevés. Cette vision du futur d’une humanité polymorphe ne fait que monter en puissance, et ravira tous ceux qui aiment regarder vers les étoiles.
Au rayon des confirmations : Better Call Saul approche de sa conclusion et reste formidablement bien écrite. Westworld ne plaira pas à tout le monde, mais je la trouve toujours aussi fascinante. Et si The Handmaid's Tale ou Legion ne reproduisent pas les claques qu’elles étaient l’an dernier, ces deux séries restent de très belles expériences.
Il y a également eu des nouveautés assez chouettes : Killing Eve, le thriller aussi pop que féministe de Phoebe Waller-Bridge est formidable. J’ai aussi beaucoup aimé Sharp Objects, son atmosphère poisseuse, sa violence, son héroïne aussi fragile que forte ; l’intrigue policière n’y est d'ailleurs qu’un prétexte pour décrire la violence d’une famille atrocement dysfonctionnelle. Et puisque l’on parle de familles tragiques, celles de Maniac ne sont pas mal non plus. Elle fera sans doute débat, mais j’ai été totalement absorbé dans cette mini-série très bien fichue.
Enfin, je crois que je suis contractuellement obligé de laisser une place à une BoJack Horseman toujours aussi incroyable, et dont un certain éloge funéraire devait rester gravé dans nos souvenirs pour un bout de temps.
1. Atlanta (FX), saison 2
2. The Expanse (SyFy), saison 3
3. Better Call Saul (AMC), saison 4
4. Westworld (HBO), saison 2
5. The Handmaid's Tale (Hulu), saison 2
6. Legion (FX), saison 2
7. Killing Eve (BBC America), saison 1
8. Sharp Objects (HBO), saison 1
9. Maniac (Netflix), saison 1
10. BoJack Horseman (Netflix), saison 5
Performances d’acteurs/actrice cette année :
De nombreux acteurs et actrices auront été impressionnants cette année : le duo d’actrice de Killing Eve, Sandra Oh et Jodie Comer, est parfait. Le trio de femmes de Sharp Objects, Amy Adams, Patricia Clarkson et Eliza Scanlen aussi. Jim Carrey est un père au fond du gouffre impeccable dans Kidding, et J.K. Simmons tient à la perfection ses deux personnages si divergents dans Counterpart. Mais je retiendrai surtout deux transformations complètement dingues : le génial Erran Morad de Sacha Baron Cohen dans Who Is America?, tellement bluffant. Et puis Donald Glover, comme une évidence…
Rinker (membre depuis 2009)
7. Mayans MC (FX), saison 1
Spin-off de Sons of Anarchy, j’avais forcément beaucoup d’attente sur cette série. Au départ de la série on retrouve les mêmes ingrédients des Sons tout en ayant le sentiment d’être devant une pâle copie à la sauce Mexicaine. C'est seulement au bout de 10 épisodes que Kurt Sutter parvient tout même à ressortir à travers ses personnages et son histoire un nouvel univers avec comme thème principal de nouveau « la famille » dont on souhaite en connaître la suite. A confirmer en saison 2
6. This Is Us (NBC), saison 3
On prend toujours autant du plaisir à suivre l’histoire mélodramatique de cette famille à travers plusieurs époques. Cependant, attention à la routine car maintenant que les twists principaux ont été révélés, on a du mal à être surpris par les nouveaux.
5. Brooklyn Nine-Nine (NBC), saison 6
Lorsque la Fox a annoncé la fin de cette série l’année dernière, beaucoup de monde ont été très déçu de cette décision. Donc juste un merci à NBC de nous permettre de continuer à suivre les délires du 99.
4. Who Is America? (Showtime), saison 1
« Nouvelle série de Sacha Baron Cohen » devrait suffire pour vous inciter à regarder. Je reprends un commentaire que j’avais déjà écrit dans un précédent article. Après Ali G, Borat et Brunö, Sacha Baron Cohen incarne pour la chaîne Showtime de nouveaux personnages dans une série de sketchs sans limite afin de définir Who Is America. Dans cette série mockumentaire, Sacha Baron Cohen cible donc des politiciens et des personnalités américaines en se déguisant en plusieurs personnages : Billy Wayne Ruddick, un militant d'extrême-droite, le Dr. Nira Cain-N'Degeocello, un activiste libéral-démocrate, Rick Sherman, un ancien détenu et Erran Morad, un colonel dans l'armée israélienne.
Derrière ces sketchs provocants et hilarants se cache une analyse des États-Unis d’aujourd’hui qui fait grincer les dents. En incarnant des personnages racistes, homophobes, sexistes…, Sacha Baron Cohen, par cette méthode, les dénonce. Car en effet, les personnes piégées se composent avant tout d’élus ou de militants pro-Trump. Jason Spencer, élu républicain, en a d’ailleurs fait les frais en démissionnant le lendemain de la diffusion après avoir montré ses fesses comme moyen de lutte contre les terroristes. Je retiens notamment les scènes sur le programme d'armement pour les enfants de 4 à 16 ans, l’annonce de la construction d’une mosquée dans une petite ville d’Arizona et la chasse aux clandestins mexicains. Scènes hilarantes mais qui une fois le visionnage terminé nous laissent face à l’horreur des réactions de chacun. D’ailleurs le générique du début résume bien ce que la série cherche à nous démontrer : le passage de grand discours historique d’anciens présidents américains pour aboutir sur celui de Donald Trump imitant un journaliste handicapé…
3. Atlanta (FX), saison 2
Avec Atlanta ne vous attendez pas à une évolution des personnages ou à une histoire reliée par une temporalité. Sa narration complétement déstructurée peut en gêner plus d’un. Mais c’est ce qui en fait également sa force. On se retrouve à chaque découverte d’un épisode surpris par son contenu. Cette saison 2 regorge de plusieurs pépites, en effet, Atlanta détourne avec qualité différents registres : thriller, horreur, suspense…
2. Westworld (HBO), saison 2
Cette série est un véritable labyrinthe dans sa narration. Un casting impressionnant, une photographie et des décors magnifiques, une histoire intrigante. Je crois que depuis Lost je n’avais pas regardé une série qui m'avait fait chercher une telle multitude de théories à chaque visionnage.
1. Better Call Saul (AMC), saison 4
Better Call Saul s’apprête à rejoindre sa série mère que ce soit aussi bien qu’en terme de temporalité qu’en matière de qualité. Cette saison Jimmy McGill se transforme en Saul Goodman, que demander de plus..
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Date : 26/02/2019 à 22:57 Auteur : Victor Cotelle Tags : meilleures séries 2018 atlanta pose the handmaid's tale better call saul the americans Fiche série : The Americans (2013), Better Call Saul, Atlanta, The Handmaid's Tale, Pose Catégorie : Spin-Off Sous-Catégorie : Dossier |