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FIPA : Qui qui qu'a gagné ?



Et voilà, Biarritz, c'est fini. Adieu l'hôtel OXO et ses charmantes hôtesses d'accueil. Adieu le soleil hivernal et les sombres salles dans lesquelles je me plongeais, passionné (et parfois piquant du nez), l'écharpe vissée autour du cou. Adieu le public qui a tendance à ne pas réagir devant les scènes amusantes et qui ricane devant celles qui me laissent sans voix, effaré. Adieu à cette bouffée d'air frais de la sélection de téléfilms et de séries qui fait vraiment du bien de voir autre chose que de l'américain et de l'anglais à longueur de journée. Le FIPA, c'était bien. Mais pas que.
Jusqu'à la cérémonie de clôture. Non pas que Bruce Toussaint, qui la présentait, n'était pas à l'aise dans cet exercice, bien au contraire. En revanche, les récompenses fictions mais surtout séries m'ont un petit peu déçu (comme toutes les récompenses en fait). Comme je suis un grand seigneur, je ne relèverai pas la boutade de la présidente du jury Séries qui, en entrant sur scène, a dit "Quand on m'a contacté, j'étais ravie. J'ai tout de suite dit, je veux le jury documentaires (...) Et puis on m'a expliqué que ça ne fonctionnait pas comme ça". Ah oui, quand même.

Et les gagnants sont... La meilleure musique est revenue à Borgen. Je n'ai pas compris. J'avais même pas remarqué qu'il y avait de la musique (ceci est un troll car il y a bien un semblant de theme dans l'horrible générique - le seul truc horrible de la série en fait). N'ayant ni vu Rake, ni Five Daughters, ni Weissensee, je peux difficilement me prononcer. Ceci dit, en musique, des 5 autres séries en compétition, c'était Xanadu qui m'avait vraiment marqué. Le meilleur scénario est ensuite remis à Five Daughters (qui, pour rappel, est basé sur une histoire vraie - c'est le cas de 2 séries dans cette sélection, avec l'italienne). Ensuite, la meilleure interprétation féminine est remise à l'une des actrices jouant dans C'era Una Volta La Citta Dei Matti. Qui grosso modo est un rôle secondaire dans l'épisode 1 et devient quasiment tertiaire dans l'épisode 2. A côté, la performance de l'interprète principale de Borgen était vraiment plus mémorable. Dommage. Le meilleur acteur récompense le rôle principal de Rake.

Et puis vint les deux récompenses prestigieuses. D'abord, le FIPA d'argent est attribué, grosse surprise pour le coup, à C'era Una Volta La Citta Dei Matti. Très intéressant pour différentes choses : d'abord, il ne s'agit pas d'une série mais d'un téléfilm en deux parties (je développe le pourquoi de cette raison plus loin). Ensuite, parce que c'est une œuvre historique qui m'a plu (et qui n'est pas en costumes puisqu'elle se déroule dans les années 80), ce qui est en soit un véritable exploit. Et enfin parce qu'elle est italienne et qu'en fait, l'italien, c'est beau à écouter. Et oui, c'est irrationnel, chut. Ceci dit, quand j'ai vu qu'elle remportait ce prix, j'ai eu un peu peur. Et cette angoisse fut, quelques minutes plus tard, justifiée.

Le FIPA d'or a été remis à Borgen, la série danoise sur la politique. Non, je n'ai pas dit qu'elle ne le mérite pas. Au contraire, c'était l'un des trucs les plus convaincants de la sélection finalement, bien que je reste toujours persuadé que les deux épisodes introductifs soient un peu léger niveau politique (je vous renvoie à la critique). Le vrai problème, c'est que Les Beaux Mecs n'ont rien eu. Si j'avais eu à choisir, voilà quel aurait été mon classement :
  1. Les Beaux Mecs
  2. Borgen
  3. C'era Una...
  4. Xanadu
  5. Downton Abbey
(pas vu les autres)
Le cinéma à la télévision. Du coup, et je ne suis pas le seul à le penser, j'avais un peu les boules - et cela va dans le sens de mes craintes concernant la considération du format Séries par le festival (je vous renvoie au Focus sur les séries anglaises détaillé dans l'un des podcasts du Village). C'est un sentiment qui s'est développé au fil de la semaine (et avant déjà, dès la sélection). Rendez-vous compte, où sont les comédies ? Absentes. Pourquoi ? Au FIPA, "qui récompense la meilleure télévision européenne" (une phrase répétée maintes et maintes fois au cours de la semaine), les œuvres respectables ne peuvent qu'être sérieuses.

Exemple simple : The Thick of It n'a jamais été sélectionnée (alors qu'elle fait parti du fleuron de la fiction anglaise - bien loin devant Downton Abbey, oserai-je dire - ceci est donc un autre troll qui j'espère aggravera la haine que vous portez à mon égard). Mais au FIPA, on récompense ceux qui font du cinéma (+"d'auteur") à la télévision. Ou plutôt, on récompense ceux qui considèrent que faire de la bonne télévision, c'est faire du cinéma, et qu'il existerait une sorte de filiation naturelle père/fils entre les deux médiums (alors qu'il faut plutôt les voir comme frère/sœur - ils peuvent s'aimer mais coucher ensemble leur est interdit - quoique, un père et son fils qui couchent ensemble, c'est déjà pas mal crade à la base - sinon je peux vous mettre des liens vers des vidéos pour l'exemple - ah... mon webmaster me dit "non").

C'est un choix éditorial particulier, certes respectable, très français et surtout que je désapprouverai jusqu'à la 23ème saison de Plus Belle La Vie (après, il est fort probable que j'abandonne ou que je meurs d'une rupture d'anévrisme). Pourtant, tout n'est pas unilatéralement mauvais. Borgen est une vraie série qui mérite son prix (enfin, celui d'argent...). Aussi, le meilleur scénario pour un téléfilm a été remis à Bis nichts mehr bleibt (excellente plongée dans la scientologie), dont l'écriture est probablement plus sérielle que celle de C'Era Una Volta La Citta dei Matti. Mais relevons tout de même un léger problème : pas un seul scénariste dans les deux jurys, Fictions et Séries. Pour rappel, la fiction télé est une économie d'écriture et non de réalisation. Le réalisateur n'a pas à être plus qu'un technicien et/ou le collaborateur premier du scénariste en chef. A la télévision, le réalisateur ne dit pas "mon scénariste", c'est le scénariste qui dit "mon réalisateur".

Et voilà. L'année prochaine, le FIPA fêtera son quart de siècle. Mon régime à base de fraises tagada, de pizzas, de granolas et de panini est terminé. Je retrouve enfin les joies d'une alimentation bretonne saine (non, je n'ai rien contre les basques, les gens de l'ETA sont mes amis). À vous Cognacq-Jay.


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INFORMATIONS
Date : 30/01/2011 à 23:44
Auteur :
Tags : fipa ceremonie de cloture prix review
Catégorie : Bla Bla Bla
Sous-Catégorie : Festival


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