Preview True Blood : "Une" Forrest Gump vampirisée

Quand une société japonaise fait la découverte d'un sang synthétique, le True Blood, les vampires font leur coming-out. Vivant désormais parmi la population, à découvert, ils subissent un racisme évident. L'un d'eux débarque dans une petite bourgade de Lousiane, au sud des Etats-Unis. Autant dire que dans le coin, ils ne sont pas nombreux et pas vraiment à leurs aises.


Sookie (Anna Paquin), une serveuse télépathe un peu limitée du cerveau (c'est en tout cas l'impression que j'ai eu), sera la première à le remarquer. Contrairement à la réaction majoritaire des clients du bar, elle est enthousiaste à l'idée de rencontrer le premier vampire de sa vie, Bill. Elle sera aux anges quand elle s'apercevra que son don ne fonctionne par sur l'esprit de Bill : il lui est impossible de lire ses pensées. Un repère vivant qui l'aide à faire le vide et qui la rassure également. Lui-même se rend compte de ses capacités : "Es-tu humaine ?"


Les fans de Joss Whedon voudront absolument faire la comparaison à Buffy. Et ils n'auront pas tort. Car, me dit une source qui les a lu, les livres dont la série est inspirée s'approche de la tueuse de vampires. Dommage qu'à l'image, on retrouve ce côté niais grand public de Buffy à travers la fascination exubérante de Sookie pour Bill. Heureusement que cet aspect ne concerne pas l'intégralité du pilote. Et heureusement aussi que sa naïveté lorgne plutôt du côté idéologique que du parcours initiatique menant Buffy à l'âge adulte.

Dans cet épisode, le thème central semble être le racisme dont souffre les vampires. L'inconnu effraie souvent l'homme. Mais il en fait également commerce car le sang de vampire soulage les maux des humains quand ils en boivent. Mieux, il attise leur appétit sexuel. Un aphrodisiaque en somme.

Ainsi, Bill se fait enlevé par deux clients du bar qui veulent lui pomper le sang. Pour l'immobiliser, c'est simple : une chaîne en argent, qui lui font sortir les canines, suffit à le maîtriser. Jusqu'à ce que Sookie vienne lui sauver la peau et qu'elle se fasse menacer à son tour : "Tu ne sais pas dans quoi tu mets les pieds."


L'entourage de Sookie est plutôt bien réussi. Problème : la chemise que porte le beau-gosse qui a des faux airs de Brad Pitt... elle est horrible. Son amie, noire, est dans un rôle hyper caricatural de femme libérée, qui parle fort, et qui n'a pas besoin d'homme pour vivre. Mais dès le pilote, on sent que cette carapace cache un échec relationnel avec le frère de Sookie, un coureur de jupons qui saute sur tout ce qui bouge. Il y a également un cuisinier noir, homosexuel, extrêmement maniéré. Et le tout est saupoudré de scènes de sexe loin d'être gratuites comme j'ai pu le lire à divers endroits.

Enfin terminons tout de même sur toute la mythologie de la série. L'univers semble bien cohérent et vit au-delà de la Louisiane. On sent déjà que le lien avec l'extérieur de la ville, à travers la télé ou la radio, sera important. Car depuis deux ans, les vampires sont sortis de l'ombre et, peut-être, cachent un agenda secret.


Une ambiance humoristique très typique (voire un peu trop), des scènes familiales autour d'une table rappelant Six Feet Under, une héroïne folle au jeu un peu surfait, une rencontre éclairée mais musicalement horrifique, et puis un univers riche, limite cynique. Quelques défauts, pas mal de qualités. True Blood, on t'attends de pied ferme.