Les créateurs de séries décryptés

Si cette semaine, vous vous emmerdez, Spin-Off vous a trouver deux remèdes. Le premier, il ne faut pas le louper, est diffusé ce soir dans l'émission dirigée par Benoît Duquesne -Compléments d'enquête, France 2, 22h25- qui consacre un reportage sur la guerre qu'ont lancé début novembre les scénaristes américains en cessant de travailler : "la loi des séries".

Et puis jeudi soir, sur Arte, il faudra veiller tard (0h25) pour regarder "un doc captivant sur le sujet qui nous intéresse", des mots de Générique(s) qui en parle dans sa sélection de la semaine. Le documentaire se nomme "Hollywood, le règne des séries", il dure 53 minutes, il a été réalisé en 2005 et nous parle de 24, Six Feet Under, Lost et bien d'autres.

Enfin, vu que la thématique est proche, le médecin romancier et critique de série, Martin Winckler, a rédigé un billet très intéressant dans son blog sur tous les projets télévisuels sur lesquels il a travaillé et que nos frileuses chaines françaises ont refusé.

Extrait :

Charly est un coureur de jupons et Jean Watteau est gay. Il a dû taire son homosexualité pour devenir juge (car on procède à des « enquêtes de moralité » avant de nommer un magistrat) mais bien évidemment, cela lui donne un regard très personnel sur la vie, les individus, la justice, l’amour, etc. Immédiatement après avoir entendu ce pitch, le producteur m’a dit : « Pas possible. » On était en 1999 ou 2000, je pense. J’ai répondu « Pourquoi ? » La réponse est venue tout de suite : « Parce qu’aucune chaîne hertzienne ne voudra d’un personnage principal qui serait juge ET homosexuel. »

A l'heure où "Fais pas ci, fais pas ça" se moque du ministère de l'immigration nationale, où La Commune critique sévèrement le vocabulaire employé par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle, où M6 met en scène un homosexuel dans sa comédie policière "Les Bleus", pourrait-on croire que le PAF est en train de se métamorphoser ?

Allons, allons, allons... Ce ne sont que des épi-phénomènes qui ne dépassent clairement pas encore la norme même si la voie se dégage peu à peu. Mais ne soyons pas défaitistes. Qui sait, sur un malentendu et d'ici 5 ans, peut-être que les talentueux créateurs français de fictions télévisées seront écoutés.