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Martin Sauvageot, scénariste de Vénus & Apollon et Les Bleus (Partie 1)



Martin Sauvageot nous a répondu dans un petit théâtre extérieur en plein après-midi. Façon rencontre d'espion d'Europe de l'est. Vous savez, le genre de petit théâtre où une balle perdue peut très vite vous interrompre. Ce genre de petits théâtres qu'on rencontre si facilement dans James Bond. Mais, s'il n'a pas de microfilm à nous remettre, en revanche il est plutôt enclin à répondre à nos questions sur la deuxième saison de Vénus et Apollon et Les Bleus, qu'il co-écrit. Alors forcément, nous nous exécutons (façon de parler...).

Spin-off.fr : Vous pouvez nous raconter les origines de Vénus et Apollon ?
Martin Sauvageot : C'est une drôle d'histoire parce qu'il y avait un film, Vénus Beauté Institut, avec Nathalie Baye, Audrey Tautou, Samuel Le Bihan...

Qui a eu le César du meilleur film d'ailleurs...
Oui et c'est Pierre Chevalier (Ndlr : récemment revenu comme Directeur des projets d'Arte) qui a eu l'idée à l'époque d'en faire une série pour Arte. Ils sont partis dans une série 26 minutes qu'on a tourné tout en décors, avec une rue reconstituée, le café en face, une station de métro... Une sorte de sitcom luxueux et poétique dans les premiers épisodes. Le ton a ensuite naturellement évolué vers une douce comédie centrée vraiment sur les clients. Et cela a moyennement marché malgré un bon buzz.

Donc Arte a fini par signer pour une deuxième saison...
...mais l'on est passé en 52 minutes. Du coup, cela nous a obligé à tout modifier. Les décors, les intrigues sur les clients de passage... On a recentré l'intrigue sur les dames de l'institut et on tourne en extérieur. Du coup, Tonie (NDR : Tonie Marshall, la réalisatrice. Elle est la directrice artistique de la série) a eu l'idée de faire une antagoniste, une méchante. Cela a tout transformé et notamment la façon de travailler. En saison 1, chacun était sur son épisode, la directrice littéraire faisant le lien entre les textes et avec Tonie. Cette fois, après plusieurs essais de différents auteurs, nous avons opté pour le travail en atelier. À 6 sous la houlette d'une directrice littéraire, nous avons repris les arches écrites par nos prédécesseurs, et ensemble fait toutes les étapes de l'écriture : arches, synopsis, séquencier, dialogues. Et le tout dans une ambiance chaleureuse et amicale. Cela m'a convaincu que le travail en atelier était une bonne méthode. Cette fois, cela nous a permis d'écrire une saison deux beaucoup plus dark, beaucoup plus tendue et barré que la saison un, qui possédait une douce folie. On est allé plus profond dans les sujets, on a fait du 8 fois 52 minutes. J'ai vu quatre des huit épisodes. On a surdosé en intrigues. Dans chaque épisode il y a six à huit intrigues, ce qui est deux ou trois fois plus que n'importe quelle série. Cela demandait des partis pris.


"Arte c'est encore la culture de l'artiste
C'est le créateur qui décide et qui a raison"


Justement, vous n'avez pas eu peur de faire fuir en multipliant les intrigues ?
Sincèrement on ne s'est pas posé la question. On a écrit sur le mode du plaisir. C'est le bénéfice de bosser pour Arte sous l'égide de Pierre Merle. Il n' pas eu de réflexion stratégique mais il y a e un gros travail de montage. Ils ont très bien monté car ils ont rassemblé les intrigues qui restent ainsi très fluides, rythmant une intrigue principale dominante. Du coup, sur les quatre épisodes que j'ai vu, on a l'impression qu'on voit une heure et demi de film alors que cela ne dure que 52 minutes. C'est très riche et très nourri.

Il y a une date de diffusion déjà ?

J'ai oublié la date précise, mais c'est fin février, début mars. En revanche, il semble que la case soit encore en discussion.

Vous travaillez pour M6 et Arte. Il y a une grosse différence entre les deux diffuseurs dans la manière de concevoir et gérer un projet ?
Fondamentale. Arte c'est encore la culture de l'artiste. C'est le créateur qui décide et qui a raison. Ici, la problématique de l'audience n'est pas prévalente. Les gens de M6 par contre viennent du commerce et découvrent la fiction. Donc forcément, ils sont dans une problématique de chiffres, ils ont une sensibilité moins souple. Ils veulent de l'audience et plaire à tout le monde. Arte a une cible plus précise. Ils sont d'ailleurs en train de changer de cap et de rajeunir. C'est un pari culotté pour la chaîne et donc il faut que ça marche. Il va falloir qu'ils trouvent comment le mettre en place. Pour M6 c'est différent parce que je ne suis pas en prise directe avec eux. Autant en atelier Pierre Merle venait nous voir, ce qui montre déjà la différence de mentalité. Je n'ai pas rencontré M6 par contre. Mais je sais que c'est la raison qui prédomine et pas l'envie. Je n'ai pas eu trop de retour pour l'instant mais cela va dans le bon sens.

Le budget doit être différent aussi...

Oui, c'est sur qu'on est mieux payé sur M6. Mais le problème de l'enveloppe est sur toutes les chaînes. TF1 disent qu'ils veulent la réduire, en sachant que c'est eux les plus généreux. France 2 commence à faire du Low Cost, France 3 y pense. Finalement on va se retrouver avec des normes qui sont plus proches de celles d'Arte que de TF1.


Suite et fin de cette interview la semaine prochaine.

Valentin Morisseau



     


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INFORMATIONS
Date : 17/11/2008 à 20:04
Auteur :
Fiche série : Les Bleus, premiers pas dans la police, Vénus et Apollon
Catégorie : Interview
Sous-Catégorie : Scénariste



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