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Le meilleur des séries TV US et internationales

Après une première journée consacrée à la 9ème Journée de la Création, organisée par l’APA, la soirée d’ouverture et les deux jours qui ont suivi ont révélé le fort potentiel sériephile de ce nouveau venu.
Ouverture : entre Fontainebleau et l’Europe
Comme tout événement qui se respecte, la cérémonie d’ouverture a commencé par son lot de discours de la part des huiles locales. Il est toujours intéressant d’écouter un tant soit peu attentivement ce qui se dit dans ces moments-là, pour sentir « d’où le vent vient », comme on dit.
Ici, le vent venait en premier lieu de la Ville de Fontainebleau, de la Région Ile de France et du château de la ville de Fontainebleau, preuve sans équivoque de l’importance de l’engagement des collectivités locales dans le soutien à la création et aux manifestations culturelles.
Frédéric Valletoux, Maire de Fontainebleau (ex-UMP) et Julien Dray, vice-président en charge de la culture au Conseil Régional de la Région Ile de France (PS) se sont ainsi relayés sur scène en toute « amitié » politique pour louer les mérites et la nécessité d’un festival tel que Série Series. « Quand il s’agit de culture, qu’on soit de gauche ou de droite on s’entend tous bien à la Région » glisse même le Maire de Fontainebleau en guise de clin d’œil à Julien Dray qui lui succède ensuite au pupitre.
C’est enfin Jean-François Hebert, président du Château de Fontainebleau, qui clôt la partie « partenaires locaux » en nous offrant un discours somme toute très réussi (vu le peu d’espoir qu’on plaçait alors en lui) en invoquant à la fois les Rois de France « qui ont tous séjourné dans ce qui était alors leur château de villégiature », et Lana Del Rey qui a tourné son dernier clip – l’occasion d’une anecdote savoureuse sur les tigres de la belle ayant malencontreusement uriné sur les marbres d’époque… « mais 55 millions de vues de YouTube, tout de même ! ». Ce choix d’ouvrir le Château vers la création moderne est une volonté de son président et se traduit également dans l’accueil et le partenariat inédit qu’il a conclu avec Série Series.

Le scoop et le choc : The Hour & Äkta Människor
Présenté en première mondiale, alors même que la saison 2 ne débute qu’en septembre prochain sur BBC 2, nous n’avons hélas pas le droit de dire grand-chose sur l’épisode The Hour. Ce que nous ne nous risquerions pas à faire d’ailleurs, tant la série a réuni bon nombre de fans depuis son apparition sur les écrans il y a un an.
Sans risquer de spoiler quiconque [note de Manuuu : bien que franchement, cette entrée en matière était assez peu intéressante...], il était plutôt troublant de regarder cette série quelques jours après avoir découvert The Newsroom, la nouvelle série à sensation outre-Atlantique, créée par le maître Aaron Sorkin.
Quoiqu’évidemment les styles diffèrent entre ces deux séries, deux éléments importants les rassemblent : toutes deux ont pour héros un couple composé d’un présentateur vedette, sûr de lui et parfois orgueilleux, et d’une productrice, plus jeune, qui a tout à prouver aux manettes de l’émission, et qui a eu (ou aura) une histoire sentimentale avec l’autre partie du duo. En outre, les deux séries, et notamment à travers leur personnage féminin, s’attachent à montrer une vision idéalisée du journalisme d’investigation, l’une en 1957 type Cinq colonnes à la une, l’autre en 2010 face à l’instantanéité d’Internet.
Rien de comparable avec la série suivante, toute droit venue de Suède. Avec un budget pourtant réduit, Äkta Människor (Real Humans) peut se vanter de n’être semblable à aucune autre, et de n’appartenir à aucun genre prédéfini en matière de création audiovisuelle.
Déjà présentée sur ces pages lors de sa diffusion en Suède, la série est un mélange de science-fiction, de drame politique et de comédie satirique. Entre Blade Runner, A.I et Desperate Housewives, Äkta Människor traite de sujets typiquement SF avec une imagerie pastel et un humour très féroce envers la société de consommation actuelle. Si l’on ne voyait pas quelques téléphones portables, on douterait de ne pas être dans une faille temporelle des sixties – avec des robots aux têtes lisses de Barbie.
Alors que la série vient d’être renouvelée pour une seconde saison de 10 épisodes, la première saison a d’ores et déjà été achetée par Arte pour une diffusion française (début 2013) et les droits de remake acquis par le groupe SHINE pour les territoires anglais et américains. Pas vraiment une surprise quand on constate la vitalité et la créativité des pays scandinaves en terme de fiction TV : Forbrydelsen, alias The Killing, Borgen, ou encore Bron (connu sous le nom The Bridge) ont elles aussi été diffusées dans toute l’Europe et sont (ou seront) l’objet de remakes (on va y revenir plus tard).
Le plus surprenant dans tout cela est sans doute que la série vient de SVT, la première chaine publique d’un pays comprenant tout juste 9 millions d’habitants. Comme si France 2 se mettait à diffuser ce genre d’anomalie télévisuelle… Les dirigeants de la SACD ne s’y sont pas trompés. Riant derrière nous à gorges déployées durant toute la projection, l’un d’entre eux à glissé à la fin « C’est pas chez nous qu’on trouverait ce genre de séries ! » Hélas…
Après avoir été mis en appétit par ces deux pépites (il est toujours frustrant de voir des épisodes isolés en festival !), le Château des Rois nous a invités à un somptueux dîner dans la Salle des Cerfs. Dîner à table avec buffet en trois parties, voilà une chose à laquelle les amateurs de séries ne sont pas souvent habitués. Autant vous dire qu’on en a profité ! L’équipe d’Äkta Människor (dont le créateur et les actrices interprétant Mimi et Inger) n’était pas en reste puisqu’elle s’est déchainée sur le dancefloor du Château jusqu’à la fin de la nuit, succédant ainsi avec panache aux tigres de Lana del Rey.

Jour 2
Le second jour de Série séries était déjà (presque) le dernier. Au programme : des études de cas des séries présentées la veille, The Hour et Äkta Människor, et des conférences - dont une particulièrement intéressante sur la coproduction européenne de Séries. Sur la scène du cinéma L’Ermitage, pas moins de dix personnes ont partagé leurs expériences de coproductions et répondu aux questions du public venu en masse.
La coproduction, un pont entre deux pays
Fabrice de la Patellière, directeur de la fiction sur Canal+ et Daniel Isaacs, chief operating officer chez Kudos Film and Tv (producteur de The Hour) nous ont parlé de l’adaptation de Bron (The Bridge) qu’ils préparent ensemble avec la chaîne Sky Atlantic et un producteur français qui souhaite encore rester secret...
Petit rappel pour ceux qui n’aurait pas suivi l’événement Bron survenu l’année dernière : il s’agit d’une série coproduite par le Danemark et la Suède et diffusée à une semaine d’écart sur la chaîne danoise DR1 (Danemarks Radio) et la chaîne suédoise SVT1 (Sveriges Television). A la suite d’un meurtre, le cadavre d’une femme est découvert sur un pont entre le Danemark et la Suède. Les polices suédoises et danoises dépêchées sur place vont découvrir que la victime n’est pas « unique ». Coupé à la taille, le cadavre découvert est en fait l’assemblage de deux personnes différentes… Cette série qui a fait un peu moins d’un million de téléspectateurs dans chacun des deux pays est surtout la première collaboration, à la fois artistique et financière, entre le Danemark et la Suède. Succès à la fois critique et d’audience, les dix premiers épisodes de la saison 1 seront suivis par une saison 2 qui devrait être diffusée en octobre 2012.

Loin de plaire à tout le monde, ces projets d’adaptations ont soulevé un vent de protestation dans le public sur le fait qu’une des forces de l’Europe est de posséder plusieurs langues et cultures et qu’il est dommage de toujours tout ramener à l’anglais. Ingolf Gabold a été le premier à vanter la richesse de la multiplicité des langues qu’il faut exploiter dans une série européenne. Le plan MEDIA sert d’ailleurs à cela et sa représentante Aviva Silver était là pour nous annoncer que l’aide aux séries allait être doublé pour atteindre 1 million par projet.
Une autre question a alors émergé dans le public : la prédominance des séries anglophones et des remakes ne serait-elle pas le signe d’un problème d’ouverture ?
Il est clair qu’il est plus rassurant pour une chaîne de diffuser des programmes qui ont déjà fait leurs preuves à l’étranger et qu’en temps de crise, on aime être rassuré. Mais est-ce la conséquence des quotas que l’Etat impose aux chaînes pour qu’elles réinvestissent une partie de leur chiffre d’affaire dans la fabrication de nouveaux programmes ? Encore une fois, la notion de risque est sur la table : les chaînes en prennent-elles assez ?
Certaines comme Canal+, ou même France 2, le font. Les autres doivent composer avec les exigences financières de leur modèle économique qui ne leur permettent pas, selon leur analyse, de venir sur ce terrain-là. Et pourtant, l’audace paye ! Pour s’en convaincre, il suffit de regarder du côté des chaînes publiques danoises (DR) ou suédoises (SVT) qui diffusent les fameuses Borgen, Äkta Människor et Bron, séries aujourd’hui achetées dans le monde entier et faisant chacune l’objet d’adaptations...
Une autre série était à l’honneur lors de cette discussion autour des coproductions internationales : Lilyhammer. Diffusée lors de la soirée de clôture, on avait déjà pu la découvrir lors du dernier festival Séries Mania au Forum des Halles. A la suite de la mort du parrain d’une famille de mafieux new-yorkais, Frank Tagliano, second du feu boss, se fait mettre sur la touche et décide, après avoir échappé de justesse à un guet-apens, de balancer toute la famille au FBI. En échange, les fédéraux lui fabriquent une nouvelle identité et lui demandent où il aimerait refaire sa vie. Il choisit la ville de Lilyhammer. Le choc culturel va être aussi vaste que les températures seront basses !
Cette série de huit épisodes est le fruit d’une coproduction américano-norvégienne, initiée par la Norvège, entre la chaîne NRK et Netflix. Une coproduction qui s’est imposée naturellement au regard du script et du casting : Steve Van Zandt y incarne en effet le rôle principal et a été la pierre angulaire dans la réussite de cette collaboration.

On distingue finalement deux types de coproductions : une coproduction qui s’impose par la narration et une coproduction plus financière, dans laquelle le coproducteur va s’investir sur le projet parce qu’il pense que c’est un bon investissement et que cela peut plaire à son public - même si la série n’implique pas son pays directement.
Des temps reculés aux destinations éloignées
Pour la soirée de clôture, nous avons eu le droit à l’épisode 5 de Inquisitio, série lancée par France 2 la veille du festival avec un très beau score d’audience - d’autant plus qu’il était opposé ce soir-là à Smash, nouveau mastodonte américain. Comme je n’avais pas vu les quatre premiers épisodes d’une série feuilletonnante en comportant huit, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’univers médiéval de la série. Pas de problème en revanche pour le second épisode projeté, puisqu’il s’agissait du premier épisode de la très convaincante Lilyhammer dont je parlais plus haut.
Pour la deuxième soirée consécutive, le château de Fontainebleau nous a ensuite ouvert ses portes pour déguster un repas aussi bon que celui de la veille.
Jour 3
Après la parole, place aux images. La dernière journée du festival Série séries était ouverte au public et rediffusait les séries projetées les jours précédents ainsi que quelques suppléments en avant-première comme la série diffusée sur Canal+ Lascars, ayant déjà fait l’objet d’une adaptation en BD et en long-métrage d’animation. Elle est tirée du programme court d’animation diffusé sur Canal+ au début des années 2000 et qui avait bénéficié d’un important succès.
Autre série diffusée en avant-première, de France 2 cette fois-ci : Caïn, prix du jury au festival de Luchon et déjà présentée à Série Mania. Cette série récurrente suit les enquêtes d’un binôme hors du commun : un flic acariâtre en fauteuil roulant et une jeune flic collaborent tant bien que mal pour résoudre leurs enquêtes.
Bon départ, pour un festival qui cherche sa place
Dorlotés par un festival ayant besoin de faire ses preuves, dans un paysage déjà bien occupé (entre Séries Mania et autres événements célébrant le petit écran), difficile de se montrer négatif dans ce bilan riche en émotions et en informations. Accueillant des faiseurs au sens noble du terme, venus de toute l’Europe, le panorama des séries et des rencontres a rempli ses promesses, en proposant dans un cadre somptueux (bien que pluvieux) un nouvel événement auquel on ne peut que souhaiter de se pérenniser au fil des années.
C’est toutefois dans le public que l’on a pu trouver la plus grande différence avec Séries Mania, qui le précède de quelques mois dans le calendrier. Si le festival laisse une grande place à la parole, les sujets débattus relèvent majoritairement de l’économie, du financement et du politique – et beaucoup moins du phénomène sociologique, culturel ou esthétique que sont devenues les séries. A l’heure où les séries sont désormais un bien culturel, il est important qu’un espace de réflexion existe pour que le cadre s’adapte aux envies et que la création ne soit pas brimée dans sa rencontre avec le public.
Longtemps reléguée au second plan, la série prouve une fois encore qu’elle est le genre télévisuel par excellence.
Samuel Bilboulian et Oriane Hurard
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INFORMATIONS
Date : 16/08/2012 à 13:20 Auteur : la rédaction Tags : serie series premiere festival fontainebleau real humans Catégorie : Bla Bla Bla Sous-Catégorie : Festival |
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