Les bonnes intentions de France Télévisions...

Le directeur de la fiction de France Télévisions, Vincent Meslet, a répondu à une interview un peu plan-plan d'Emmanuel Berretta au sujet de la fiction française. L'homme qui est derrière le succès de Plus Belle La Vie identifie une raison à l'échec de notre fiction patrimoniale :

J'identifie, pour ma part, une raison : le public a l'impression que les fictions françaises se ressemblent trop d'une chaîne à l'autre. Tout finit par se ressembler. Sans doute parce que toutes les chaînes travaillent avec les mêmes producteurs... Partant de ce constat, nous allons essayer de diversifier l'offre aussi bien dans les thématiques que dans les formats.

Une promesse dont on vérifiera l'étendue des conséquences chez les producteurs et dans l'annonce des projets durant ces prochaines semaines. Ce qui est sûr, c'est que proposer de la fiction soit policières, médicales ou judiciaires, soit, lorsqu'il ne s'agit pas d'un de ces trois genres, des fictions historiques ou tout du moins dans le passé, ne sont pas des arguments pour faire venir les jeunes, carence actuelle révélée par une étude de NPA Conseil pour le compte du Festival de la Fiction TV de La Rochelle.

Fais pas ci, fais pas ça avait prouvé qu'il était possible de faire des séries de qualité, fédératrices et qui en plus parlent à ce public habitué des formats américains et anglais. Pareil pour Clara Sheller, et, dans une moindre mesure (de part sa filiation policière évidente) avec Les Oubliées. Pour l'instant, les quelques rares projets qui mijotent dans la tête du service public et qui semblent aller dans ce sens se comptent sur les doigts de la main : il y a Le Chasseur, sur un tueur à gages (mais la boite de production ne semble pas motivée à l'idée de répondre à nos sollicitations pour en savoir plus) ou bien Les vivants et les morts sur un conflit ouvrier (et là encore, l'histoire se déroule dans le passé).

Le problème, c'est que c'est à peu près tout. On attend donc très vite des nouvelles du grand chantier annoncé par France Télévisions : l'arrivée du format de 26 minutes promettant plus de comédies et, peut-être, d'audace. Plusieurs projets provenant de producteurs sont remontés jusqu'à nos oreilles et sont impertinents comme on aime. Le problème viendra des chaînes. Est-ce qu'elles continueront à travailler avec les même boites de production ou laisseront-elles leur chance à celles qui partagent l'engouement des séries de notre génération ? Ou pire. Finalement, est-ce que l'enjeu de la jeunesse est encore d'actualité ou bien les chaînes françaises (et pour le coup, ça concerne également TF1 et M6) ont désormais tiré un trait dessus ? Au moins, il y en a une qui semble y croire : c'est Arte.