Les pilotes les mieux notés sur Spin-Off en avril 2017

On se rapproche tranquillement de l'été, et la quantité de nouvelles séries se réduit. Est-ce que cela veut dire que la qualité régresse pour autant ? Pas du tout, car parmi les quatre pilotes éligibles à notre classement - quatre adaptations, d'ailleurs - deux rentrent directement parmi les cinq meilleurs de la saison ! On peut même s'autoriser à penser qu'ils déboucheront sur des œuvres majeures dans le paysage sériel.

La bataille aura été acharnée, mais c'est bien le pilote d'American Gods qui arrive en tête en ce mois d'avril, avec une moyenne de 13,4 pour 35 notes. Avec cette adaptation du roman culte de Neil Gaiman, Starz frappe un grand coup. Elle était d'ailleurs attendue au tournant, et force est de constater qu'elle ne s'est pas ratée. American Gods raconte donc l'histoire d'un ex-détenu, Ombre, qui perd cruellement sa femme et son futur à quelques jours de sa libération. Il est approché par une figure étrange, Voyageur, qui le recrute dans la perspective d'une grande bataille à venir : une bataille divine, entre les anciens dieux amenés avec elles par les vagues d'immigrations successives, et les modernes qui les ont remplacés.

Et cette adaptation, jusqu'ici très fidèle au roman, est très réussie : de par son esthétique où on sent clairement la maîtrise de Bryan Fuller, de par son générique très beau, psychédélique et truffé de références à cette guerre qui se prépare, de par son casting assez impeccable (le duo Ian McShane - Ricky Whittle bien sûr, mais attendez aussi de croiser Orlando Jones, Gillian Anderson ou Peter Stormare), et enfin de par ces scènes cultes, trop nombreuses pour toutes les citer et qui raviront les admirateurs du roman.

Ceux qui ne connaissent pas le livre sont évidemment plus dans le flou mais se laissent également séduire. Je ne peux que vous recommander de vous laisser embarquer dans cette œuvre fascinante et qui résonne particulièrement dans une Amérique de Trump qui se replie sur elle même.

Juste derrière avec 13,3 pour 16 notes, on retrouve une autre œuvre particulièrement importante : The Handmaid's Tale, lancée par la plateforme de vidéo à la demande Hulu et adaptée du roman éponyme de Margaret Atwood. Dans un futur proche dystopique où l'infertilité est devenue endémique, les États-Unis sont balayés par une théocratie fasciste qui conduit des purges massives et réduit la plupart des femmes en esclavage. June (Elisabeth Moss) devient Offred, une servante dévouée à la reproduction pour le compte d'un dirigeant et de son épouse.

Disons le tout net, The Handmaid's Tale est difficile à regarder tant elle prend aux tripes ; la liste des trigger warnings est également longue (viols, violences, fusillades, mutilations...), il faut en être conscient. Mais outre son caractère bouleversant et glaçant tant elle nous place dans le regard de ces femmes qui survivent à des choses terribles, la résistance de ses personnages, leurs rebellions dans ce monde horrible sont également très belles. Et dans notre monde bien réel qui est ce qu'il est, où les droits des femmes ou des homosexuels ne sont jamais acquis, que ce soit aux États-Unis, en France ou en Russie, cette œuvre parait indispensable et hautement politique.

Politique, Dear White People l'est également assurément. De par son titre, déjà, qui on s'en souvient avait irrité au plus haut point la réacosphère américaine, mais surtout par le parcours de ses personnages, qui représentent de belle manière la diversité des formes de militantisme et d'activisme parmi les jeunes noirs américains. La série de Netflix, basée sur le film du même nom de 2014, met en scène le combat des étudiants d'une prestigieuse université après l'organisation d'une soirée raciste où les étudiants blancs se sont déguisés en noirs. Sam White (Logan Browning), qui anime une émission de radio, se retrouve en première ligne. Le pilote obtient une moyenne de 12,4 pour 16 notes, et la saison est une belle réflexion sur le militantisme, le journalisme et le racisme systémique.

Girlboss, enfin, obtient 11,4 de moyenne pour 8 notes. Portée par Britt Robertson, cette production Netflix inspirée de l'autobiographie de Sophia Amoruso suit le combat d'une jeune femme fauchée pour percer dans le milieu de la mode. Si vous êtes quelques uns à avoir été charmés par le côté pétillant de l'actrice principale et par ses déambulations dans San Francisco, vous lui reprochez néanmoins un ton un peu trop léger et girly.

Parmi les 25 autres pilotes diffusés en avril, cinq autres ont été vus par au moins un membre. Le plus intéressant semble être Seven Types of Ambiguity, par le créateur de The Slap, diffusée sur la chaine australienne ABC1 et qui raconte la disparition d'un enfant, rapidement retrouvé indemne. The White Princess, une suite de The White Queen, obtient également quelques réactions positives.

1. American Gods (Starz) : 13,4 (35)
2. The Handmaid's Tale (Hulu) : 13,3 (16)
3. Dear White People (Netflix) : 12,4 (16)
4. Girlboss (Netflix) : 11,4 (8)