CE SOIR : Ainsi Soient-Ils, la fin, sur Arte

Ce soir, une grande série entame son dernier voyage. Arte diffuse la saison 3, finale, d'Ainsi Soient-Ils, une des créations audiovisuelles françaises, européennes et probablement mondiales les plus marquantes des dix dernières années. Ce n'est pas pourtant pas dans la grandiloquence ou dans une vision acerbe de l’Église qu'elle se distingue. Certains, particulièrement mal intentionnés, voudraient pourtant qu'on ne retienne que ça d'elle. Mais leur malice a eu raison de leur intelligence.

La force d'Ainsi Soient-Ils tient dans la sincérité de son propos asséné par ses créateurs avec une grande humilité. Quand la série s'achève, on retient d'abord l'amour qu'ils ont eu pour leurs personnages et l'amour qu'ils souhaitent transmettre aux téléspectateurs. La force d'Ainsi Soient-Ils, c'est la tolérance avec laquelle ses personnages vont dénouer l'adversité qui réside dans leurs intrigues. La force d'Ainsi Soient-Ils, c'est de convoquer ce qu'on a tous aimé dans Six Feet Under, la paix à la fois belle et mélancolique qui subsistait dans nos cœurs et nos tripes lorsque ses six dernières minutes ont pris fin.

Je tenais à écrire un article sur le sujet car il y a de grandes chances que nous ne tombions pas sur une série aussi puissante émotionnellement avant quelque temps dans la planète mondialisée des séries. Je vais regretter en particulier Monseigneur Poileaux, interprété avec génie par Jacques Bonnaffé. Ce prêtre "normal" mis dans une situation extraordinaire aura eu raison de moi. Je le classe dans mon top 5 de mes personnages préférés toutes séries confondues. Pour des raisons plus personnelle et certainement plus contemporaine, le séminariste José, joué par Samuel Jouy, incapable de vivre sans le défi du conflit, m'a également beaucoup touché.

La saison 2 avait déjà propulsé la série dans une autre dimension, après une saison 1 largement perfectible. Sa scène d'introduction résumait parfaitement toutes ses qualités : intensité et sobriété. Dans cette saison 3, la série révèle tout l'attachement émotionnel qu'elle a su générer en nous. Désormais prêtres, propulsés dans leur nouvelle paroisse, c'est le temps, pour José, pour Yann et pour Guillaume (Raphaël n'est plus là...) d'être mis face à eux-même. Et, surtout, face au jugement du téléspectateur. Ce jugement sera, je crois, marqué par des pleurs et des sourires. Les joies de la fiction.

Mais, rassurez-moi, ce n'est, que, de la fiction ?

Ainsi Soient-Ils - Arte à partir de ce jeudi 8 octobre à 20h50.