Série Series, un nouvel événement sériephile

Trois mois après Séries Mania, dont la troisième édition a été un succès, et à laquelle
bon nombre de contributeurs de Spin-off se sont d’ailleurs retrouvés, l’Ile-de-France voit
apparaître un nouveau festival dédié à nos programmes préférés du petit écran.
Joliment nommé Série Series, la manifestation se présente comme un « événement 100%
séries, pensé par ceux qui les font » et comme héritier non officiel de Scénaristes en
séries, récemment disparu, passant dans le même temps d’Aix-les-Bains à Fontainebleau.

On doit en effet l’initiative de cet événement à un comité éditorial uniquement de
professionnels garants d'une « qualité française » vue à différents échelons : se côtoient ainsi Nicole Jamet, scénariste (Dolmen, Section de Recherches) et ex-Présidente de Scénaristes en Séries, Philippe Triboit, réalisateur (La Commune, Engrenages, Un Village Français), Jean-François Boyer, producteur chez TetraMedia (Un Village Français, Les Hommes de l'Ombre), Bénédicte Lesage, productrice (La journée de la jupe, Addicts, Antigone 34), Hervé Hadmar, scénariste et réalisateur (Les Oubliées, Pigalle, la nuit, Signature), Nicolas Jorelle, compositeur (Le silence de l’épervier), David Kodsi, producteur (Les camarades, Suzie Berton) et Pierre-Jean Rey, scénariste.
Cet aspect « do it yourself » est la principale originalité de ce festival, qui nous permet d’espérer une véritable réflexion de fond sur la forme sérielle, et non une énième événementialisation du phénomène.

Coté programmation, on se plait à remarquer la relative discrétion de la fiction française – le festival se déroulant exactement entre Séries Mania et le Festival de la fiction TV de la Rochelle, ce souci de complémentarité est tout à fait louable.

Aucune projection de série américaine non plus : le ton est donné et reflète bien la volonté
de ce nouveau festival de ne pas présenter les séries que tout le monde à déjà vu, sur les
chaines françaises ou ailleurs...

Le focus est donc mis sur les productions européennes, avec une préférence pour son côté
nord : Lilyhammer (Norvège), Real Humans (Suède) plus connus ici sous le nom Äkta Människor, Bron (Danemark – Suède), et enfin la déjà culte The Killing, en la comparant avec la série originale danoise Forbrydelsen.

D’autres séries belge (Code 37), espagnole (Imperium) ou anglaise (The Hour) - le festival obtient l'exclusivité mondiale de la diffusion de la saison 2 - sont attendues, ainsi qu’Inquisitio, la prochaine série de France 2 – bien qu’on puisse se demander la pertinence de ne projeter que l’épisode 5, certainement sélectionné par la production, d’une série encore inédite...

Autre proposition intéressante : chaque projection est suivie (immédiatement après ou le lendemain) d’une rencontre qu’ici les organisateurs ont choisi d’intituler « Etude de cas » - encore un choix non laissé au hasard démontrant une véritable volonté d’explorer les séries « de l’intérieur ».

Enfin, pour son lancement Série Series a choisi de s’associer avec l’APA pour organiser la 9ème Journée de la Création le jeudi 5 juillet. L’occasion d’inviter les professionnels de la profession à débattre ensemble des enjeux culturels, économiques et politiques liés à l’audiovisuel. Rémy Pfimlin, Aurélie Filippetti et tout le gratin de l’audiovisuel français y sont notamment attendus. A noter d’ailleurs la présence de notre ami Sullivan Le Postec (Le Village, paix à son âme) qui modèrera la seconde table ronde de la journée : « Quelles histoires, pour quels publics ? Le mode de fabrication des séries à succès ».

Dans son communiqué de presse du 5 juin dernier, Série Series déclare vouloir devenir « le rendez-vous annuel incontournable avec le meilleur de la création française et étrangère ». Un pari ambitieux qu’on ne peut que lui souhaiter de relever, afin que l’événement se situe à la hauteur de la qualité de nos séries favorites !

Programme complet disponible ici.

Spin-off et ses envoyés très spéciaux seront présents durant le festival et vous raconteront au
péril de leurs vies ce qu’il s’y passera. Au moins.