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« I’m Dan Harmon, and I shit gold »



Certains la connaissent déjà, d'autres vont la découvrir. IrisKV, très active sur twitter et qui signe des articles sur pErDUSA (le site qui dit du mal des séries télé, mais qui le pense), écrivait en novembre dernier tout l'amour qu'elle portait pour le créateur de Community, Dan Harmon. Un texte d'autant plus d'actualité que ce dernier vient d'être viré de sa propre série alors qu'une saison 4, et probablement dernière, est prévue pour la saison prochaine. Merci à elle de nous autoriser à reproduire ici sa chronique.

Il y a peu de séries que j’aime de la manière dont j’aime Buffy the Vampire Slayer et Angel. Je ne les aime pas plus, je les aime simplement d’une manière particulière, quelque chose de personnel qui me pousse à monter au créneau pour les défendre dès qu’on les critique. [1]

J’ai pas mal d’explications pour ça, à commencer par le fait que ce soient des cibles trop faciles, mais au final, je pense que la plus simple et la plus honnête se résume à deux mots : Joss Whedon.

Forcément, en tant que personne qui s’intéresse aux séries TV, j’ai été amenée à lire beaucoup d’interviews en tout genre, de créateurs, scénaristes, acteurs, mais Joss Whedon joue dans une catégorie à part : Celle de ceux qui, en parlant de leur travail, ou d’eux, arrivent à m’émouvoir, à transmettre une charge émotionnelle au moins aussi forte que leur création l’a fait.

En fait, jusqu’à il y a quelques semaines, il y était complètement seul. J’ai pu tomber amoureuse du travail de Tina Fey, de Richard Kelly, et d’un tas d’autres, mais je n’ai jamais retrouvé en les lisant cette sensation, à la limite du coup de poignard, d’un trop plein d’honnêteté, qui me frappe, me coupe le souffle et me le redonne quand je lis Joss.

Et puis, début octobre, avec une semaine de retard, je suis retombée sur cet article à propos Dan Harmon, le créateur de Community, sur Wired, et ça a été le début d’un truc. Tous ceux qui me connaissent sont au courant de mon affection pour la série, et en particulier pour Abed et les épisodes qui examinent son rapport à la fiction. Parce que je m’y identifie.

J’ai commencé à lire cet article comme j’en avais lu des dizaines d’autres, et puis la seconde partie m’a un peu touchée, parce qu’il révélait quelque chose dont on se doutait un peu : Je suis pas la seule personne importante [2] à me retrouver dans Abed, puisque celui-ci est directement inspiré du créateur.

Dan Harmon est quelqu’un de très actif sur internet. Tumblr, Myspace, Facebook, Twitter, le Forum de Channel101 [3] ; You name it. Du coup j’ai commencé à le suivre sur Twitter, et c’est de mon point de vue une des célébrités qui utilise le mieux cet outil, puisque contrairement à beaucoup trop des gens qui y sont, il n’y prostitue pas son image.

Aussi, il l’utilise pour me répondre en me citant Jerry Maguire, alors bouffe ça Ashton Kutcher

Les gens s’adressent beaucoup à lui pour critiquer les épisodes diffusés. Souvent avec un manque de tact absolu, et en suintant une bêtise assez crasse ; normal, on est sur internet. Et Dan Harmon leur répond. Très très souvent.

Ce qui donne lieu, par exemple, à un échange avec un gosse se demandant pourquoi il « rend [ses] personnages détestables ce début de saison » auquel il rétorque un magnifique « C’est parce que je sors avec ta mère. Et je dis sortir parce que t’as un avatar de gamin, mais crois moi, on ne fait pas que manger. » et le fait pleurer avant de se faire insulter en retour.

Il répond aussi à ceux qui sont sincères et se posent des questions, ou l’encouragent, mais à mes yeux ce n’est pas aussi génial que de lire ses métaphores océaniques.

Ca, c’est pour la partie amusante, qui me fait me dire que j’aimerais devenir sa meilleure amie, pour boire des bières avec lui alors qu’on se passerait un ballon de foot us allongés dans son jardin et que Stephen Colbert s’occuperait du barbecue.

Et puis il y a le reste, les moments plus anodins, où il confie sa fatigue ou son stress, où il fait une déclaration d’amour de mec bourré à ceux qui le regardent, où il doute de ce qu’il fait, tous ces moments qui au final prouvent qu’il est profondément humain, parcouru de fêlures, et qui permettent à quelque niveau futile de se sentir un peu connecté à lui.
De son compte Twitter, je suis tombée sur son tumblr. Et c’est là que la magie dont je vous parlais au début de ce texte, avant de vous faire perdre à vue de nez dix ans de votre vie en digression pas si digressives que ça, s’est produite. Dans un amphi, entourée de centaines d’étudiants absorbés par un cours d’Introduction aux SIC, je suis tombée amoureuse.

Si pas mal de notes sont de longues réponses à des questions posées par des téléspectateurs, certaines d’entre elles sont dans le prolongement de ses tweets, des textes d’une sincérité telle qu’ils ne devraient pas être lus par autant de personnes.

De la justification de son besoin de bloguer, à un texte auto-dépréciatif post-rupture en passant par quelques pensées en vrac, ou en remontant encore plus anciennement par son myspace, Dan Harmon se livre sur internet d’une manière dont peu osent le faire dans la vraie vie. Et en faisant ça, il explose le piédestal d’Auteur sur lequel je le plaçais avant.

Paradoxalement, le moment où j’ai lu son « I don’t want to get away with anything ever again. I don’t want to trick anyone into thinking I’m a hero ever again. » est celui où il en est réellement devenu un pour moi.

Je vais encore me faire traiter d’emo, et ce sera probablement justifié, mais quand je lis quelqu’un qui écrit une série suivie par des millions de fans se haïr à ce point-là, trouver qu’il est une mauvaise personne et afficher ses travers sans honte, sans que ce soit sur des photos alcoolisées volées par des paparazzi, je me dis que cette personne a un courage fou, et qu’elle mériterait d’être reconnue pour ça, autant que pour son art, parce que c’est le genre d’homme qui mériterait qu’on les interview pendant des heures, pour en faire un livre dont la titre serait « Bible : Now This Shit Just Got Real ».

En se montrant humain, il a rejoint Joss Whedon dans ce très petit espace de mon cerveau occupé par les gens qui arrivent à vraiment me toucher, et à me faire pleurer sans avoir besoin de tuer des personnages pour ça.

Excelsior.

[1] Un peu comme les parents qui expliquent qu’ils n’ont pas d’enfant préféré, mais IRIS NOM D’UN CHIEN laisse ton grand frère tranquille.
[2] Et par là j’exclus les milliers d’autres téléspectateurs hystériques et à côté de la plaque.
[3] Une sorte de plateforme vidéo où les participants soumettent des pilotes de série de 5 minutes, et où le public décide desquelles continueront.


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INFORMATIONS
Date : 22/05/2012 à 14:55
Auteur :
Tags : dan harmon community saison 4 licenciement sony
Fiche série : Community

Catégorie : Spin-Off
Sous-Catégorie : Tribune



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