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Pourquoi je n'aime pas Pushing Daisies ?
Nombreux sont les critiques à encenser cette nouvelle comédie d'ABC. Et maintenant voila pourquoi j'en ai une profonde horreur.
Pushing Daisies, tirée de l'esprit mal-luné de Bryan Fuller -à l'origine des ratées "Dead Like Me" et "Wonderfalls"- est enfin parvenu à son but : créer une série appréciée par un certain public et une majorité des critiques américains.
Quand TV Guide met en avant son excentricité, Television Without Pity lui donne des notes oscillant entre B et A+ sans compter les recap dithyrambiques de BuddyTV. Et quand le back-nine (confirmation d'une saison complète) fût prononcé par la chaine, les informations fusaient de toute part. Si Zap2it cherchait à modérer cette vision unilatérale du show, en revanche peu (voire aucune ?) de critiques émises n'ont été négatives à l'égard de Ned et de ses pâtisseries.
A l'annonce des audiences du dernier épisode tourné, Corpsicle (1.09), la tendance était à la baisse. Moins de 7 millions d'américains l'ont regardé, perdant au passage par rapport à l'épisode précédent (diffusé 2 semaines auparavant) plus de 3 millions de spectateurs. De manière générale, la série aura su attirer une moyenne de 10 millions de spectateurs ce qui en fait la nouvelle série de la rentrée la plus regardée outre-atlantique. Un exploit.
L'histoire est bête et simple et c'est souvent sur cette recette que les bonnes séries fonctionnent. Ned possède le pouvoir de redonner vie aux morts en les touchant de sa main. Une seconde touchette les replonge dans une paix éternelle et aucun retour n'est possible. A partir de ce postulat, une règle majeur régit ce pouvoir. Pour maintenir l'équilibre de l'univers, si le mort reste éveillé plus d'une minute, un autre doit prendre sa place en enfer.
Une fois que l'on prend connaissance de ce fratras, l'intrigue qui n'en est pas une est lancée : Ned rescussite une amie d'enfance dont il était tombé amoureux mais s'interdit de la toucher à nouveau pour ne pas la perdre à jamais. Les voilà qu'ils s'embrassent maintenant avec du plastique bien qu'ils ne sont pas allés jusqu'à inventer le préservatif Pushing Daisies.
Ce qui fait "l'originalité" de la série, c'est son univers qui s'appuie sur deux influences bien connues. La première, c'est l'excentricité édulcorée que Tim Burton aime nous faire partager. On applaudira d'ailleurs les techniciens de P.D. pour les décors, la lumière et la photo qui sont particulièrement maitrisés. Mais ce n'est pas uniquement ce que l'on demande à une série.
Car ils ont oublié un atout essentiel à Tim Burton : son humour. C'est ce qui nous fait voyager à travers ses univers incroyables, tout comme prétend l'être celui de Pushing Daisies. Sauf que l'humour est tout sauf présent, s'appuyant généralement sur un comique de situation particulièrement bancal.
Si les acteurs ne sont ni exceptionnels, ni mauvais, je rechigne à les voir s'exprimer et voir l'exagération de leurs sentiments propulsés à l'extrême. On nous ne guide pas, on nous dirige. Et ce sentiment claustrophobique, je le retrouve dans l'utilisation de la voix-off qui figure parmi le second levier que semble apprécié les critiques.
L'influence du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain est incontestable -le créateur le dit lui-même- mais je la trouve plutôt mal récupérée rendant encore à nouveau cette odeur écoeurante d'une interprétation dirigiste et sans presque aucune saveur de l'oeuvre de Jeunet.
Démarrons avec la voix-off, étouffante et utilisée sans commune mesure avec le film français, loin de la prestation d'André Dussolier. La fameuse gimmick où il annonce l'heure, la minute et la seconde d'une action est dans les premiers épisodes notamment reprise si souvent qu'elle en perd son charme, sa naïveté, sa nouveauté. Et comme ce n'était qu'une gimmick qui ne représente rien d'autre qu'une manière de raconter les évènements, cela dénature la série qui se trouve bien trop souvent engrossie par ce type de défauts.
Un autre élément qui manque incontestablement, malgré le clin d'oeil effectué dans le pilote [1] : la musique de Yann Tiersen. Clairement, c'est l'un des pivots fondamental d'Amélie Poulain qui allégeait des situations parfois étonnantes et qui aurait pu, dans une autre situation, nous paraitre sans aucun intérêt. Comme dans Pushing Daisies par exemple. La grammaire musicale n'étant d'aucune influence dans cette série, voilà un vecteur narratif de moins dans une Pushing Daisies qui s'enorgueillit d'une image colorée pour masquer son fond bien pâle. Mais bon, l'emballage est parfait, c'est déjà pas mal...
La série ne me transporte pas comme sait le faire Tim Burton ou l'a fait Jean-Pierre Jeunet. Au contraire, elle m'irrite, me cristallise dans un déroulé narratif rose bonbon étouffant. Mais, voyons les choses positivement, cette magie tant admirée a de l'effet sur moi : je ne peux m'empêcher d'éteindre mon écran. Et c'est Julien qui s'occupe de faire les critiques des épisodes.
[1] Ecoutez attentivement la séquence lorsque Ned et Emerson vont rencontrer les tantes de Chuck (32'). La musique de fond est Guilty, de Russ Columbo, présente sur la B.O. d'Amélie Poulain et libre de droit. A écouter ici.
Fiche Série : Pushing Daisies
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