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Californication saison 1

Par Valentin Morisseau le 12/12/2007
Coup de chapeau cette saison pour Californication qui a su s'imposer chez Showtime comme une série d'une évidente lucidité.



Décidemment, Showtime la filiale payante de CBS nous gâte ! De plus en plus de séries pour de plus en plus de qualité ! Dexter , Weeds , The Tudors , Californication , Brotherhood ... Toutes plus intéressantes les unes que les autres. Et à quoi doit-on ce carton plein ?

Tout simplement parce que chez Showtime, la réalité fait loi. Si ces shows cartonnent autant c'est parce que la chaîne, n'ayons pas peur de le dire, n'hésite pas à montrer un cynisme des plus pertinents. Fini les : "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants...". Showtime a compris que désormais ce qui fait vendre n'est pas la logique du "tout va bien dans le meilleur des mondes". Notre monde est froid, sans pitié, injuste mais aussi drôle, fascinant et rocambolesque.

Mais revenons-en à Californication, l'une des séries les plus inventives de cette saison. Certes, le pitch initial n'est pas des plus original, mais le traitement de celui-ci montre encore une fois que Showtime sait de quoi elle parle.


Le poids de la réalité

Ici, dans le monde de Hank Moody, l'auto destructeur et génialissime écrivain interprété par David Duchovny, cette réalité n'en est que plus percutante. Celui-ci, drug addict, alcoolique essaye tant bien que mal de fuir cette réalité qui pèse lourd sur ses épaules. Une réalité qui lui revient comme une claque dans la figure chaque fois qu'il voit son ex, ou sa fille ou bien encore l'affiche du film tiré de son bouquin. Film fort médiocre d'ailleurs.

En effet, Hank est un raté. Depuis son dernier livre, véritable succès commercial et critique, il n'a rien écrit, vivant grâce aux droits du bouquin. Il se drogue, boit, fume et consomme les femmes sans modération.
Il refuse d'accepter son existence. Karen, la mère de sa fille l'a quitté parce qu'il ne faisait pas assez attention à elle à l'époque. Et désormais qu'elle attire toute son attention (Karen va bientôt se marier), il ne peut la reconquérir. En tout cas pas sans une profonde remise en question, qu'il refuse bien évidemment d'envisager. Pourquoi ? Parce que Hank est persuadé d'avoir raison. Elle l'a trompé et il lui en veut même s'il sait très bien que c'est de sa faute.

Mais au fond, la question importante de cette série s'affiche dès les débuts de l'épisode 1 :
Tu dois faire un choix car tu ne peux tout avoir. Voilà la réalité tant évidente mise en exergue par la musique de début de season premiere et le final : "You can't always get what you want" des Rolling Stones.
Pire encore, ce qui arrive tout au long de la saison pourrait arriver à n'importe qui :

  • sa compagne le quitte
  • son père meurt
  • il se fait piquer sa voiture (avec son nouveau script dedans)
  • il couche avec une mineure
  • cette mineure s'avère être la fille de l'homme que Karen va épouser. Bon là d'accord, c'est pas de bol mais quand même. En fin de compte Hank entre dans une spirale autodestructrice tout le long de la saison.

Tom Kapinos est sans conteste un bon scénariste. Provocateur, froid, nihiliste et pourtant sympathique, son personnage principal a tout d'une icône de légende.
Cependant, on ne peut s'empêcher de penser que Hank est un personnage stéréotypé. Ses nombreux défauts sont présents dans la plupart des icônes de ses dernières années.
Peut-être est-ce fait exprès ?!

Mais ce qui nous revient en mémoire à cet instant précis, c'est que la réalité elle, elle nous touche profondément et revient en nous claquant : la fin de saison est décevante.
Et oui ! Parce que même si la scène du mariage final est plutôt intéressante d'un point de vue dialogues et mise en scène, la fuite de Karen est des plus saisissante.
Pourquoi a t-il fallu que les scénaristes amènent ce rebondissement ?
Elle a dit oui ! N'est ce pas trop demander que de garder du bon sens ?

Enfin... Peut-être vont-ils insister sur le trajet, la ligne de conduite professionnelle de Hank pour la prochaine saison.

Mais un doute m'apparaît désormais : s'ils partent, reverrons nous la douce et pétillante Mia ? Cette si chaleureuse Mia qui n'hésitait pas à nous montrer son amour pour la littérature.


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SOMMAIRE DU DOSSIER

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Page 1 : Introduction du dossier
Page 2 : Californication Saison 1