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Le téléchargement fait débat... au mauvais endroit



Commençons cette actualité par un billet d'Alain Carrazé publié dans son nouveau blog. Il y relevait les remarques d'un mail qu'il venait de recevoir, non pas forcément pour plaider en faveur de la pratique du téléchargement illégal mais au moins en essayant d'apporter des éléments pouvant l'expliquer.

Parmi les arguments, il mettait en avant le décalage du cadre de diffusion des séries en France par rapport à leur environnement original aux Etats-Unis. Ceci prenant en compte la langue (l'altération de la traduction française procède à certains massacres comme pour Buffy), l'ordre des épisodes (Coucou TF1) ainsi que les cas de censure des séries un peu trop violentes diffusées en prime-time et dont on aura supprimé quelques scènes choquantes (quel respect pour les auteurs).

Cela étant dit, on pourra nous dire qu'aux Etats-Unis, eux aussi ils retirent 10 minutes à Dexter pour la diffusion sur CBS. Mais en outre-passant la mauvaise foi caractéristique des chaînes françaises (spécialement TF1), on peut dire sans trop se tromper que dans le PAF, c'est devenu une règle alors qu'outre-atlantique, il s'agit ici d'une exception.

Toujours est-il que notre vieil ami Alain considère hypocrites ceux qui usent de ces arguments et quelque part, il n'a pas forcément tort. Pour lui même, il s'agit d'un faux débat, pour moi aussi. Mais pas pour les même raisons.

A mon sens, et actuellement, le téléchargement représente une minorité infinitésimale de l'audience des chaînes. Si certaines séries comme Heroes peuvent sur toute la planète toucher effectivement des millions de pirates sanguinaires, c'est très loin d'être le cas de la majorité des séries télé. Exemple très simple : l'épisode 2.03 de Skins n'atteint pas les 50 000 téléchargements. Et sur les millions de téléspectateurs que cela concerne, c'est une goutte d'eau. Autrement dit, on généralise à un cas particulier le comportement des internautes. Voilà le résultat du lobbying des chaînes de télé.

Il y a ensuite un autre élément beaucoup plus primordial qui est en train de naître, et là je ne le nierai pas : c'est la pratique d'Internet. Il est aujourd'hui de plus en plus facile de disposer des séries et si cela ne concerne qu'une minorité de spectateurs qui de toute façon n'auraient jamais acheté un abonnement sur Canal+ par exemple, il est indispensable que les chaînes se rendent compte qu'elles disposent ici d'une niche prête à payer pour un service légal et de qualité, rémunérant les auteurs.

A ce titre, l'idée de la licence globale était tout sauf débile. "Ouais, mais les gens qui veulent pas télécharger, ils sont obligés aussi de payer le supplément !" Bah, pas forcément : suffit que les FAI proposent deux types d'abonnement. Et même si cela n'était pas possible, il faut se rendre compte qu'aujourd'hui, on paye des tas de choses pour des services qu'on n'utilisera jamais. Mais dans tous les cas, les options existent.


TF1 Vision propose l'achat 24h après sa diffusion aux Etats-Unis des épisodes de Lost

Une autre émerge depuis plusieurs années aux Etats-Unis et remporte un franc succès. A tel point d'ailleurs que les scénaristes en ont été amené à faire grève pendant 3 mois pour réclamer une part du butin qu'ils ne percevaient pas : il s'agit de la diffusion légale ET gratuite sur Internet des programmes télé. Alors qu'en France, TF1 Vision fait payer 1,99€ l'épisode de Lost, le regarder sur le site d'ABC aux Etats-Unis (offre disponible pour les résidents américains) est un acte entièrement gratuit. Le modèle économique utilisé est hyper simple, c'est comme la télé : la publicité. Mais ce n'est pas une exception car tous les networks américains font de même, NBC, FOX et CBS.

Le 26 février, HBO lançait son "channel" sur Youtube. La première chaîne payante du pays (40 millions d'abonnés) propose ainsi, là encore aux résidents américains, de regarder des extraits et parfois même des épisodes complets de certaines de ses séries.

Les chaînes ne sont pas seules à fournir ce type de services. Des initiatives alternatives comme Hulu.com présentent elles aussi les catalogues de la FOX ou NBC. Il y a seulement quelques jours, Warner Bros (certaines séries de CW par exemple) a émis le souhait de voir figurer ses programmes sur le site. Mais là encore, ce service est réservé aux citoyens américains.


Hulu.com, actuellement en version Beta, devrait être disponible courant de ce mois


Et non, ce n'est pas pour nous pauvres européens que nous sommes

Au-delà de l'évidente alternative que nous propose ce système de streaming légal, c'est surtout deux modèles des droits d'auteurs qui s'opposent. Le système français, très pointilleux qui n'oublie personne, du moindre technicien au puissant producteur, fait face à la machinerie du copyright, le système américain, qui s'adapte parfaitement à l'ultra-diffusion qui caractérise Internet. Car aux Etats-Unis, la notion d'auteurs est bien différente. Un scénariste américain est rémunéré par un contrat mais ne perçoit pas comme en France de droits qui, pour un musicien, peuvent tomber pendant 20 ans dans le cas d'une chanson extrêmement populaire.

Et si le nouveau contrat signé entre la WGA (la guilde des scénaristes américains) et l'AMPTP (regroupement des producteurs) proposent des palliatifs à ce fonctionnement, ces deux idéologies continuent de se faire face sans trouver de terrain d'entente.

Aujourd'hui, c'est très simple, le modèle du droit d'auteur américain va très facilement s'adapter (et le fait déjà) au problème du téléchargement sur Internet alors qu'en France, et dans tous les autres pays qui ont suivi notre exemple, on va rester sans solution pendant un bon moment. La seule porte de sortie qui me semble viable, c'est le système publicitaire. Mais transporter la télé dans votre écran d'ordinateur est un projet qui risque de déplaire fortement aux internautes.


     


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INFORMATIONS
Date : 29/02/2008 à 02:44
Auteur :
Catégorie : Bla Bla Bla
Sous-Catégorie : Revue de presse


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