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Petit éloge de Mad Men et de ses décors



Nous sommes souvent habitués à encenser les showrunners de nos séries préférées. Après tout c'est souvent eux qui ont développé l'idée, qui sont les génies créatifs derrière une œuvre. En effet, comment parler de Breaking Bad sans mentionner Vince Gilligan ou de The Wire sans reconnaître la finesse d'écriture de David Simon. Mais à part ses scénaristes phares, quels noms de vos séries préférées pourriez vous citer ? Si vous êtes experts ou attentifs au générique vous pourriez peut-être mentionner quelques noms à la réalisation (Tim Van Patten ou Ed Bianchi ont mis en scène des épisodes de The Wire) ou à l'écriture (Moira Walley-Beckett ou Peter Gould ont écrit certains des plus beaux épisodes de Breaking Bad). Il est cependant indéniable qu'il nous reste inconnus plus d'une centaine de noms et de postes derrière les chefs-d’œuvre qui nous ont passionnés. Des postes pourtant indispensables à la réussite de ceux-ci.

Cet article se propose donc de se concentrer sur un secteur en particulier : la place des décors dans les séries. À part si vous êtes un sériephile très pointu, vous ne vous êtes sûrement jamais posés la question de savoir pourquoi tel objet a été placé ici ou quels ont été les défis qu'ont relevés l'équipe "décor" pour favoriser notre immersion dans une série. Ce sont des choix qui semblent secondaires, mais qui ont une véritable influence sur la construction sérielle a fortiori quand il s’agit de séries historiques. C'est d'ailleurs par le biais de Mad Men que je vous propose d'expliciter l'importance que peuvent avoir les décors dans une série.

Cela fait désormais presque six ans que Mad Men s'est terminée, mais c'est une série qui m'a profondément marquée par son esthétisme, par l'évolution de ses personnages, mais avant tout par la retranscription de son époque. Vous pouvez lire cet article sans avoir vu la série (je l'ai également écrit afin de vous donner envie de la découvrir ou de la redécouvrir), je me réfère cependant tout de même à des épisodes en particulier pour le bien fondé de mon propos. Dans mon analyse, je mets en avant deux éléments précis : les difficultés concrètes auxquels doivent répondre le "pool décor" durant le tournage de la série et la manière dont le décor participe à la construction du récit. 

Choix esthétiques et influence sur le décor et la narration

Le budget de Mad Men se situe entre 2 et 3 millions de dollars par épisode, une somme relativement restreinte en comparaison d'autres séries historiques (le premier épisode de Boardwalk Empire, qui se déroule dans les années 1920 pendant la Prohibition a par exemple coûté 18 millions de dollars). Le principal défi à relever pour l'équipe « décor » derrière le show était donc de reconstituer une ambiance fidèle à l’époque en terme d’accessoires, d'objets et d'une multitude de détails qui pourrait trahir la cohérence esthétique de l'époque. 

Son showrunnerMatthew Weiner est d'ailleurs très spécifique en ce qui concerne tous les éléments du décor. Il demande ainsi toujours la preuve qu’un objet ait été créé un an avant la période durant laquelle la série se déroule chronologiquement. Il y a donc un vrai pointillisme sur la retranscription de l’époque et tout est fait pour que le spectateur soit immergé dans le récit. Le showrunner a d'ailleurs obtenu la réputation de control freak pour son désir d’authenticité et son perfectionnisme poussé jusqu’au moindre détail. Il possède ainsi une vision très claire de la forme qu'il veut donner à sa série. Très cinéphile, il n'hésite pas à faire référence au cinéma (La Notte de Michelangelo Antonioni, North by Northwest d’Alfred Hitchcock …) pour donner sa conception esthétique sur le style d’un épisode.

En complément de tout le travail de recherche pour reconstituer l’époque correctement, il faut aussi prendre en compte la dimension photographique du décor et des accessoires. Si la série connaît un nombre important de réalisateur, le directeur de la photographie, Chris Manley a travaillé sur quasiment tous les épisodes de la série depuis la seconde saison. C’est donc lui qui a la responsabilité de donner vie à la mise en scène et d’éclairer harmonieusement les éléments du décor. Les épisodes sont cependant tournés très rapidement, en huit jours exactement. Au niveau des choix esthétiques du tournage, la caméra ne se déplace jamais dans des conditions qui n’étaient pas acquises dans les années 1960. Il n’y ainsi aucun plan en steadicam ou en caméra à l'épaule. Avant la cinquième saison, la série était également tournée en pellicule, mais la production a insisté pour passer au numérique, un effet digital pour retrouver le même grain qu’en analogique a donc été ajouté.

Comment reproduire fidèlement une époque ? 

Avant leurs fabrications, tous les décors sont dessinés en prenant compte de l’avis du showrunner Matthew Weiner et de Dan Bishop, le chef décorateur (production designer). Sur une série, le temps de préparation pour les décors est très faible par rapport à un long-métrage. Le chef décorateur a ainsi environ deux mois pour construire les décors récurrents (bureau de Sterling Cooper, la maison de Don Draper…) où les personnages sont mis en scène. Ces décors évoluent en fonction des modifications narratives qu’adoptent la série (changement d’agence à la fin de la troisième saison, changement de domiciliation des personnages). Ensuite, le script de chaque épisode est distribué une semaine avant le tournage de celui-ci. Ce temps de préparation très réduit rajoute des contraintes budgétaires supplémentaires. Il est ainsi parfois plus facile de refaire entièrement un objet d'époque grâce à des photographies plutôt que d'essayer de trouver une fourniture précise qui est désormais rare. Si un objet vintage est trouvé, il doit également paraître assez neuf dans la diégèse. Les traces du temps ne doivent en effet pas se sentir sur un élément qui est censé être récent dans le temps fictionnel à défaut de rompre l'immersion. Matthew Weiner insiste notamment sur le fait de ne pas faire une caricature des années 1960 en ne sélectionnant que des objets de cette époque précise, cela serait en effet trop artificiel puisque beaucoup d’éléments se conservent durablement dans le temps.

Si une grande partie du public ne fait pas attention à ces détails précis, la série fait en sorte de toujours rester fidèle à l’époque qu’elle représente notamment sur des accessoires qui peuvent sembler banals. Un objet n’ayant aucune valeur dans les années 1960 peut aujourd’hui être très rare et très difficile à retrouver. Il est ainsi plus simple de retrouver certains éléments comme les nombreuses publicités Volkswagen (Think Small) alors que d’autres comme des emballages anodins peuvent se révéler ardus à récupérer, comme le révèle le premier accessoiriste (property master) de la série Scott Buckwald

Ce souci du détail se propage sur des habitudes qu’on ne remarquerait pas forcément au premier coup d’œil. A l'époque, il n’y avait ainsi pas de machine pour faire des glaçons comme le rappelle Ellen Freund, la seconde accessoiriste de la série, donc ces derniers étaient très différents de ceux qu’on utilise aujourd’hui. Leurs tailles et leurs formes varient ainsi en fonction de l’endroit où se situe le personnage dans la série (chez lui, dans un bar ou dans les bureaux). Cela peut paraître insignifiant mais cela renforce l’authenticité de la série qui comporte très peu d'anachronismes et les rares qui sont présents sont souvent liés à des choix créatifs. Dans la première saison par exemple, les secrétaires utilisent des machines à écrire IBM Selectric qui ne seront commercialisées que plus tard chronologiquement. Cela résulte d’une décision de la production qui préférait leur design et appréciait le fait qu’elles fassent moins de bruit sur les plateaux.

Comment les décors sont-ils représentatifs du changement d’époque ?

La particularité du format sériel est de pouvoir s’étendre dans le temps, de voir les personnages et leurs environnements changés au fur et à mesure du déroulement de l’histoire. Les décors sont ainsi un vecteur pour traduire les changements culturels, sociaux et artistiques qui ont lieu tout au long des sixties. La première saison débute en effet chronologiquement en mars 1960 et la série s'achève en novembre 1970 lors sa septième saison.

Au fil de la série, la perfection des fifties disparaît progressivement, on voit ainsi évoluer la palette de couleur et les décors évoluent en fonction des évolutions narratives. La saison 4 qui débute en novembre 1964 marque une première rupture esthétique pour Mad Men qui se traduit notamment par une nouvelle conception du lieu de travail. Avec la création d’une nouvelle agence, le style visuel des bureaux change, le blanc est très présent que cela soit au sol ou au plafond. On sent, un réel changement d’époque, les couleurs sont plus vives alors que précédemment, l’agence Sterling Cooper disposait d’une ambiance bien plus classique avec une tonalité très sage (tons bruns et marrons) où le bois était prédominant dans le décor. L’arrivée de l’open space montre également une nouvelle modernité avec des baies vitrées laissant voir la salle de réunion. Cela va permettre de faire le lien avec l’évolution de la société américaine en la situant dans une autre ère économique et sociale. 

Don, le personnage principal de la série, semble d'ailleurs presque heureux dans son nouvel environnement où la modernité de son appartement contraste avec son ancienne demeure qui disposait d’un style victorien, bien plus classique. Le bureau du personnage montre quant à lui un bon nombre de ses facettes. Cet espace est comme une deuxième maison pour lui, c’est là qu’intervient son rapport à la création et ses déboires professionnels et c’est majoritairement là qu’il consomme de l’alcool. Son bureau sera pour lui un lieu où il va s’interroger intérieurement alors qu’il est en perte de repères face à la société. Le bureau de Roger est quant à lui remodelé dans sa quatrième saison par sa nouvelle épouse, beaucoup plus jeune que lui. Il est dominé par des tons blancs et des touches de noir, on y voit également des peintures non-figuratifs. Il y a des fournitures artistiques célèbres comme une chaise Poul Volther Corona, une table Saarinen et des tabourets inspirés par le style de Bridget Riley connue pour ses conceptions géométriques abstraites et qui fut influencée par le mouvement Op Art. Cela est en accord avec l’évolution de la personnalité de Roger Sterling qui s’aventurera («Far Away Place», saison 5, épisode 6) notamment dans l’utilisation de LSD (voir la scène). Enfin, les créatifs de l’agence sont réunis dans une salle commune qui représente la jeune génération. C’est un espace où les influences sont multiples pour montrer la diversité des intervenants et le relâchement des normes sociales. 

Comment les grands événements historiques sont-ils représentés dans la série ?

Le décor va également avoir un rôle prépondérant dans la narration de l'histoire notamment à travers les dispositifs de l'époque. C’est à la radio que Don va entendre le célèbre discours de Martin Luther King, «I Have a Dream». La télévision est également très présente notamment pour suivre les actualités politiques de la période (avancée dans la Guerre du Vietnam, élection, morts importants de célébrités). Toute cette dimension historique a un effet sur les personnages, mais cela se fait grâce à des dispositifs physiques qui font partie du décor. Ces derniers permettent ainsi de tenir informer les personnages sur l’évolution de la société.

L’assassinat de J.F. Kennedy (voir la scène) interrompt ainsi le déroulement de l’épisode («The Grown-Ups», saison 3, épisode 12). Tout au long de celui-ci, ce n’est que la télévision qui vient entretenir les informations concernant l’événement. Le fait de ne pas dramatiser de manière artificielle la mort du président permet ainsi de voir les répercussions de l’incident sur la vie personnelle des protagonistes. Les premiers pas sur la lune sont également retranscrits grâce au petit écran qui est un élément du décor qui permet de rassembler les protagonistes dans un même lieu ("Waterloo", saison 7, épisode 7). On voit également l’évolution du dispositif télévisuel, l’image est au début de la série en noir et blanc avant de passer progressivement en couleur.

Les titres musicaux (souvent utilisés à la fin des épisodes) entrent également en résonance avec les évolutions sociales et les revendications de la période. On entend ainsi des titres de Jimmy Hendrix, Ray Orbison, The Four Seasons, Miles Davis Peggy Lee, The Turtles, The Zombies... Dans l’épisode «Lady Lazarus» (saison 5 épisode 8), le morceau des Beatles «Tomorrow Never Knows» (qui a d’ailleurs coûté très cher à la production - 250 000 dollars seulement pour son utilisation) rentre même en relation directe avec la diégèse. Le vinyle du titre est en effet transmis à Don par Megan, synonyme de modernité pour ce dernier, qui s'apprête à débuter sa nouvelle carrière d’actrice. Les paroles de la chanson rentre alors en corrélation avec l’état dans lequel se trouve le personnage interprété par Jon Hamm. Il va d’ailleurs stopper le morceau avant sa fin et quitter le salon. Cela est un indice quant à ses doutes face à la nouvelle vie moderne dans laquelle il a pris place. Cela est renforcé par le fait que dans cette scène, il se dirige vers le hors-champ avec un verre d’alcool dans ses mains (voir la scène).

Évolution de l’espace à travers la situation géographique

A part le pilot qui fut tourné dans un studio new-yorkais, le reste de la série, qui se déroule dans le quartier de Manhattan, est filmé à Los Angeles. Pour pouvoir situer l’agence dans notre imaginaire, des plans d’expositions en plongée ou contre-plongée totale ont ainsi été insérés dans le récit. Tourner en Californie est un challenge, car la météo et l’inventaire architectural est différent. Les infrastructures californiennes pour filmer sont cependant plus conséquentes et il est également plus simple d'y fabriquer ou d'y retrouver des objets d’époque. La majorité du tournage se fait donc en studio, car les scènes d’extérieures sont très contraignantes.

Les protagonistes vont cependant être amenés à se déplacer. Cela demande ainsi la création du décor de l’intérieur d’un nouveau moyen de transport, l’avion où tous les sièges sont loués et refaits afin de paraître neufs et adéquats par rapport à la fabrication de la période. C’est aussi l’occasion de voir les différences sociales de la période comme le fait qu'il était autorisé à cette époque de fumer à l’intérieur de l’avion.

Dans les épisodes, «The Jet Set» et «The Mountain King» (saison 2, épisode 11 et 12), Don se trouve à Los Angeles pour son travail. C’est l’occasion d’apercevoir de nouveaux décors avec des scènes notamment tournées en extérieur (à New York quasiment tous les plans extérieurs se passent durant la nuit). Ce nouveau lieu implique donc plus de végétation, l’architecture est différente, les couleurs sont plus chaudes. Les intérieurs sombres des bureaux de Manhattan laisse ainsi place à la toile de fond lumineuse de la Californie. L'équipe décor doit cependant être attentive afin d'enlever toutes les traces du 21ème siècle. Comme les signalisations, les rampes pour handicapés ou les feux de circulation que cela soit physiquement ou virtuellement, en post-production. Ces deux épisodes sont aussi intéressants, car ils vont également nous permettre d’en découvrir plus sur Don. Ce dernier est ainsi en visite chez la femme qui lui a permis d’acquérir sa nouvelle identité, c’est ainsi un lieu de sûreté pour le personnage. Cela est marqué par le dernier plan où Don s’avance dans le Pacifique (voir la scène) pour définitivement clôturer un chapitre de sa vie où il s’appelait Dick Whiteman.

L'ascenseur, élément du décor porteur de sens

Le motif de l’ascenseur revient régulièrement dans la série puisqu'on y compte plus de 60 scènes dans cet espace (voir les scènes). Au-delà de son intérêt économique, c’est un lieu de tension où le temps et l’espace sont soigneusement compressés. L’ascenseur est aussi souvent associé à une dimension métaphorique et plein de symbolisme sur l’ascension et la chute professionnelle et existentielle des protagonistes.

C’est à cet endroit qu’est pour la première fois introduit Peggy Olson dans le premier épisode de la série. Le lieu est ainsi vu comme synonyme de hiérarchie sociale puisque durant cette scène les hommes en costume qui se trouvent avec le personnage dans l'ascenseur tiennent  des propos machistes envers elle. La fin de l’épisode «The Beautiful Girls» (saison 4, épisode 9) peut d’ailleurs faire office de réponse à cette introduction. Sur le dernier plan de l’épisode, le cadre se resserre en effet à l’intérieur de l’ascenseur où se situe Joan, Faye et Peggy, qui ont toutes les trois réussies à s’accomplir professionnellement.

L’ascenseur est également un moteur dramatique fort, car c’est un endroit qui comporte une entrée et une sortie de scène (unité de lieu), le trajet définit également une unité de temps. Dans l’épisode «The Other Woman» (saison 5, épisode 11), il est utilisé pour montrer le départ de Peggy dans une nouvelle agence (voir scène), la direction de son regard assimilée au son de l’ascenseur est synonyme d’une décision qui l’emmène vers de nouveaux horizons (cela est également souligné par la chanson des Kinks, «You Really Got Me»). C’est également un endroit propice pour une anticipation et une résolution d’intrigue (conflit entre Joan et Peggy, «Severance», saison 7, épisode 8).

L’ascenseur a aussi une importance pour définir l’état du personnage, ainsi dans «Lady Lazarus» (saison 5 épisode 8), un des ascenseurs est en panne, un trou est donc laissé dans la cage d’ascenseur. Cela peut être assimilé à ce que ressent Don puisque Megan vient de quitter l’agence. Il éprouve donc un vide, le futur qu’il avait imaginé est perturbé et laisse une fissure intérieure qu’il lui faudra combler. Le motif de l’ascenseur revient pour le personnage dans l’épisode «The Crash» (saison 6, épisode 8) pour insister sur un moment gênant, mais également pour marquer sa chute professionnelle lorsqu'un personnage lui demande ainsi s’il descend (Going down ?) alors qu’il vient d’être écarté de son poste par les autres partenaires de l’agence («In Care Of», saison 6, épisode 13). Cette chute peut d’ailleurs être reliée à celle présentée dans le générique où un homme dégringole devant des gratte-ciels recouverts de publicités.

Conclusion

Mad Men se démarque donc par le fait qu’elle arrive à créer une ambiance tout à fait unique notamment grâce à la manière dont elle retranscrit parfaitement son époque. Malgré le fait que la série soit tournée en studio, sa rigueur dans la reconstitution historique lui permet de créer une ambiance qui lui est singulière. Celle-ci s’acquiert grâce à la précision de la composition, des textures, des costumes et des accessoires. L’authenticité est soulignée grâce aux événements historiques qui interviennent de manière naturelle dans la vie des personnages. Elle profite également de son format sériel pour rendre compte des évolutions de la société dans les années 1960. Tout comme les personnages, le cadre de la série est en perpétuelle évolution. A travers la décennie que parcoure la série, c’est le décor qui nous permet de nous situer historiquement et de nous monter à quelle vitesse le monde change.



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INFORMATIONS
Date : 20/03/2021 à 19:25
Auteur :
Tags : éloge décors mad men matthew weiner tournage
Fiche série : Mad Men, Breaking Bad, The Wire
Catégorie : Spin-Off
Sous-Catégorie : Dossier



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