Preview : Les Invinciblent les jeunes

Lundi soir, Fanagt et moi avons troqué notre traditionnel petit écran pour un grand. A l'invitation d'Arte, nous nous sommes rendus à Issy-Les-Moulineaux dans les locaux de la chaîne pour en apprendre un peu plus sur la nouvelle série qu'elle lance mardi 9 mars à 22h20 : Les Invincibles.
L'objet de cette visite était la projection des deux premiers épisodes. Blogueurs et sites web y étaient conviés - on a ainsi pu croiser Sullivan et Dominique du Village avec qui on a débattu des défauts et qualités de la série à la sortie de la salle. Globalement, il y avait autant sinon plus de monde qu'à la projection de Pigalle, la nuit. Et pour cause, cette série s'adresse avant tout aux jeunes, "les 15-35 ans qu'Arte aimerait récupérer" introduit le producteur Matthieu Viala avant le début de la projection. Avec ce nouveau programme, la chaîne lance une nouvelle case horaire qu'elle espère faire fructifier, le mardi en deuxième partie de soirée. Une case pour les jeunes et pour la création. Il fallait donc convaincre.
Vous ne trouverez aucun spoil dans ce qui va suivre, juste quelques impressions à froid. D'abord, il ne s'agit pas à proprement parler d'une comédie. Si le ton général est léger, la série parle avant tout de quatre potes (Hassan, Vince, Mano et FX) qui veulent profiter à fond des derniers moments de leur jeunesse. Pour ce faire, ils ont signé un contrat dont on découvre les différentes clauses au fur et à mesure des épisodes comme la N°4 : "Toute nouvelle fréquentation ne saura excéder la durée de huit jours." Cela apporte son lot de situations cocasses dont leur première fois est narrée dans l'épisode pilote où ils quittent tous simultanément à 21h leur copine dans des circonstances parfois inhospitalières. Mais le récit ne va pas non plus les exonérer, pour le bien de la vanne, des conséquences sentimentales de leurs actes. Il y a des pleurs dont on ne rigole pas.

La série possède trois niveaux de lectures. Il y a la storyline principale qui les voit évoluer, il y a ensuite des séquences face caméra qui développent la fraternité entre les quatre personnages et enfin on trouve également une partie BD. Concernant cette dernière, j'avais un doute quand j'ai vu le pilote en octobre dernier à Aix-Les-Bains. On ne voyait pas très bien où ça pouvait nous mener. Mais après le second épisode, moins drôle et très bizarrement structuré, cela prend son sens. En fait, le "bizarrement structuré" répond lui à un autre soucis. En gros, on a l'impression que l'épisode 2 est scindé en deux parties très distinctes. Si l'on devait creuser, on trouverait également pas mal de maladresses sur le pilote comme des plans bouche-trou et une utilisation parfois excessive de la musique. Moins que Life Unexpected cependant. Mais ce défaut est aussi une qualité. Peu de séries françaises (à l'exception de Clara Sheller il me semble) se permettent d'agrémenter leurs scènes de musique. Et parfois, ça fonctionne même très bien.

Enfin, difficile d'évoquer cette série sans parler de son originale québécoise. Je ne l'ai pas vue, on s'appuiera essentiellement donc sur l'avis de Marc Cassivi, journaliste à Cyberpresse. "La série française m'a semblé plus verbeuse et moins comique. Peut-être parce que j'anticipais forcément la plupart des punchs, que l'effet de surprise avait disparu, et que du joual à l'argot français, comme dirait Sofia Coppola, il y a des choses qui se perdent dans la traduction" explique-t-il. Puis il termine sa chronique sur une note attendue lorsqu'on parle d'un remake : "Pareil, en moins bien".

Normalement, le premier épisode sera mis en ligne quelques jours avant la diffusion sur le site web d'Arte. A noter une forte concurrence le mardi soir : House sur TF1 et surtout Nouvelle Star sur M6.